Une preuve, une de plus, qui confirme non seulement l'implication mais le rôle précurseur joué par l'Algérie dans le déclenchement du conflit au Sahara. Un document secret des renseignements secrets espagnols, daté de 1973, démontre que le voisin de l'Est, avec des financements libyens, avait été à l'origine du premier noyau des mercenaires qui avaient pour objectif d'attaquer l'armée marocaines et les forces mauritaniennes dans les provinces sahariennes. «Nos sources en contact avec les Sahraouis algériens nous informent qu'il a été monté, depuis l'Algérie, une action armée et subversive contre le Sahara, dont l'inspiration principale provient de ce pays», révèle ce document, dont « ALM » a obtenu copie. Ce document apporte, également, plusieurs précisions quant au timing et lieu qui a vu le lancement des actes de guérilla contre le Sahara, indiquant que cette action a été lancée en l'été 1973, à l'occasion du Moussem de Tindouf. Il ajoute que «le financement de la majeure partie des bases ou programmes de cette action déployée sur le territoire marocain et mauritanien a été assurée par la Libye». «Les soldats sahraouis encadrés par des unités armées algériennes avaient pour mission de pénétrer sur le territoire sahraoui pour se livrer à des actes de pillage et de guérilla (…) Ils étaient équipés en fusils et percevaient, en contrepartie de leurs actions armées, des soldes auprès des unités à l'origine de leur entraînement», avec en prime «les bénéfices du butin récolté à l'occasion de chaque attaque armée». Le même document, qui remonte au 28 juin 1973, ajoute que les premières opérations armées, menées par un nombre de 450 soldats à bord de chameaux, «avaient eu du succès», ce qui a constitué un facteur incitateur pour leurs commanditaires (algériens), qui ne lésinaient ni sur les moyens logistiques, ni sur les récompenses sonnantes et trébuchantes au profit de leurs recrues pour poursuivre les opérations. Un autre document, classé secret dans les archives des renseignements espagnols, fait état d'un renversement de situation. Ce document, daté de 1975, fait état cette fois de «frictions» entre les recrues et la direction du Polisario, soutenue par le régime algérien. «Les Sahraouis encadrés par le Polisario, en général, sont en désaccord avec leur direction (…) du fait que le contrôle du front Polisario commence à leur glisser entre les doigts», révèle le document, en allusion au jeu de polichinelle auquel se livrait l'Algérie, qui tirait les ficelles du complot monté de toutes pièces. «Plusieurs d'entre eux (les recrues de l'Algérie et du Polisario) souhaitaient abandonner et rentrer chez eux parce que, comme le confirme notre source, le colonialisme (l'oppression) existe au sein du front Polisario et non au Sahara», dévoile le document. De ces documents, il ressort que l'Algérie est, sans doute, non seulement partie prenante du conflit factice autour du Sahara. Ces documents apportent la preuve, à qui veut bien voir ou écouter, que ce pays était l'instigateur de ce conflit. Ce pays ne peut plus se dérober à sa responsabilité dans le déclenchement de ce conflit et de la tragédie qu'il a causée à la population sahraouie séquestrée. Plus grave encore, - et comble du paradoxe -, le plan d'autonomie, que l'Algérie rejette, au nom d'un certain « droit du peuple sahraoui à l'autodétermination», ce plan a été une proposition de l'Algérie elle-même. Un document de la CIA, déclassifié en juin dernier, a révélé qu'Alger avait proposé au Maroc, en 1985, une autonomie élargie, dans le cadre de la souveraineté du Maroc, pour le règlement de la question du Sahara. Cette proposition, qui fut transmise par les Américains au Roi Hassan II, est d'autant plus explicite qu'elle ne laisse aucune place au doute. «L'Algérie a proposé à Hassan II une solution de compromis sur le dossier du Sahara. Le Sahara contrôlerait ses affaires internes, sous la souveraineté du Roi, qui représenterait les Sahraouis dans les organisations internationales», révèle le document. Mais voilà, en dépit de ces arguments bétons, l'Algérie continue de jouer un double jeu. Au mépris de l'histoire, et de toute logique.