e délit de faciès n'est pas réservé au monde réel. On le croise parfois aussi le long des fils de la toile. En témoigne le petit tollé qui commence à poindre sur le Web, à propos du lancement du dernier produit du groupe informatique américain Oracle. Lundi, donc, Oracle a lancé en grande pompe son premier logiciel gratuit de virtualisation. C'est, si j'ai bien compris, un logiciel qui permet de simuler (de "virtualiser" donc) plusieurs ordinateurs à l'intérieur d'un seul. Certains amateurs, qui l'ont téléchargé, se sont rendu compte d'un détail bizarre. Moyennant quelques réponses à quelques questions, il est très simple d'accéder au logiciel si vous vous appelez Jack Brown ou Augustin Scalbert (j'ai essayé). En revanche si votre nom est Mohamed Ben Ibrahim, ou Ramadan Abdullah, alors l'inscription se complique: un message (voir l'image ci-dessous) vous prévient qu'il y aura une vérification du respect des règles d'exportation de logiciels, et que cette enquête pourrait durer deux jours. Le temps de confronter le nom avec les listes des présumés terroristes? Dans la licence d'utilisation du site, il est en effet précisé qu'un contrôle aura lieu pour "les consommateurs qui sont connus ou pour lesquels on peut penser qu'ils sont liés dans la conception, le développement, la fabrication ou la production de technologie nucléaire ou armes de destructions massives nucléaires, biologiques ou chimiques." Marc Rees, du site PC INpact, qui nous a signalé l'affaire, a fait quelques essais "en choisissant quelques grands pacifistes comme Kim Jong-il". Ils ont passé le test sans problème, et ont eu droit au téléchargement rapide... Mise à jour, 00h18: j'ai testé encore quelques noms à consonnance arabe. Certains ne passent pas, mais d'autres passent très bien. Ce qui laisse supposer qu'il existe une liste préétablie de noms à contrôler. Oracle n'a pas encore répondu à nos messages.