Les sacs en plastique envahissent de plus en plus notre espace vital et constituent une menace sérieuse à l'environnement. «Le Maroc, au même titre que les pays en développement, est confronté à des problèmes environnementaux dont celui des sacs en plastique», confirme Mohamed El Yazghi, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Eau et de l'Environnement lors d'une rencontre tenue à Rabat le 7 juin dernier. Chiffres à l'appui, il a mis en évidence la gravité de la situation. «Selon les dernières statistiques, la consommation annuelle en sacs plastiques a atteint 2,5 milliards, dont près du tiers est fabriquée par le secteur informel», affirme El Yazghi. Cela donne une consommation moyenne de près de 9 kg/habitant/an. En l'absence de décharges contrôlées et clôturées, une grande partie de ces sacs est éparpillée en pleine nature, au gré du vent. Le plus inquiétant pour le ministre «c'est que ces sacs ne sont ni dégradables ni biodégradables. Ils peuvent donc persister dans la nature pendant des centaines d'années générant ainsi des impacts négatifs sur la santé humaine et l'environnement». Face à ce danger, le département de tutelle en collaboration avec l'Agence française pour le développement (AFD) a préparé un plan d'action pour en finir avec ce fléau. Action qui s'appuie sur un diagnostic et des expériences réussies à l'étranger. Le plan d'El Yazghi vise à régler le problème des sacs en plastique à court terme (quatre ans) avec une phase d'urgence à très court terme (1 an). La communication et la sensibilisation des citoyens font l'objet de la phase d'urgence. Pour ce faire, il y a lieu d'engager un débat national sur cette problématique accompagné de manifestations régionales. Quant à la seconde étape, elle comprendra des actions orientées vers les différents intervenants dans le cycle de vie du sac, à savoir la population, le fabriquant et le distributeur. Pour la population considérée comme facteur déterminant dans l'éradication de ce fléau, le plan prévoit des actions visant à changer leurs habitudes comme le développement du sac en plastique réutilisable et l'instauration d'une écotaxe. Quant aux producteurs, le travail sera focalisé sur l'organisation du secteur informel et le développement de la production des sacs en plastique biodégradables. A ce propos, le ministre a invité l'Association des plasturgistes à participer à cette action citoyenne et «de s'impliquer davantage dans une dynamique de recherche de solutions adéquates». Par ailleurs, l'expérience du passage au dégradable en France a été mise en exergue. Une initiative-pilote sera lancée récemment dans deux grands supermarchés de Casablanca et Rabat. Parallèlement à ces actions, la stratégie du département de l'Environnement prévoit également des mesures sur les plans institutionnel, juridique, financier et fiscal. Sur le volet législatif, un projet de décret a été préparé sur les conditions et les mesures relatives à la fabrication et la commercialisation des sacs en plastique. Engagement des cimentiers A l'occasion de la journée mondiale de l'environnement, plusieurs campagnes de sensibilisation, de ramassage et de destruction des sacs plastiques ont été lancées dans 10 grandes villes du pays où sont implantées les cimenteries. Cette action a été menée an collaboration avec l'Association professionnelle des cimenteries (APC) et la société civile avec l'aide des autorités locales.