Des chercheurs ont découvert des mollusques marins perforés de type Nassarius dans la grotte des Pigeons à Taforalt (Maroc oriental), qui datent de 82 000 ans. Un communiqué du ministère de la Culture précise que ces mollusques sont considérés comme les plus anciens objets de parure au monde, précisant que ces objets indiquent que les humains ont utilisé des symboles en Afrique, 40.000 ans avant l'Europe. Une telle découverte permet de clore le débat sur l'origine africaine des objets de parure et place l'Afrique du Nord et notamment le Maroc, comme l'un des plus anciens centres de diffusion des premiers objets de parure au monde, ajoute la même source. Cette découverte, publiée par l'Académie des Sciences aux Etats-Unis, confirme, par l'emploi de quatre méthodes de datations différentes, l'âge de 82 000 ans de ces objets de parure et dont certains ont été couverts par de l'ocre rouge. Cette date classe la parure de la grotte des Pigeons à Taforalt comme plus ancienne que ce qui a été découvert auparavant en Algérie, en Afrique du Sud et en Palestine. L'équipe composée de chercheurs de l'Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine (INSAP) (ministère de la Culture) et de l'Université d'Oxford, a bénéficié de plusieurs collaborations nationales et internationales. Une douzaine de mollusques marins perforés a été découverte et étudiée par plusieurs spécialistes de l'INSAP, du Laboratoire des Recherches, d'Analyses Techniques et Scientifiques de la Gendarmerie Royale (LARATES, Maroc), de l'Université d'Oxford, du Centre National de la Recherche Scientifique en France (CNRS), de Romisch-Germanisches Zentralmuseum Forschungsbereich Altsteinzeit (RGZM) et de l'Université Nationale d'Australie à Canberra, ajoute le communiqué. Les recherches dans la grotte des Pigeons à Taforalt ont été en partie financées par le Programme thématique d'appui à la recherche scientifique (PROTARS P32/09) (ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la recherche scientifique) et ont bénéficié de l'appui logistique sur place de l'Association des amis de Taforalt (AAT). L'équipe internationale dirigée par M. Abdeljalil Bouzouggar (enseignant-chercheur à l'INSAP) et Nick Barton (Oxford University), considère cette découverte comme un grand pas dans la compréhension des innovations culturelles et le rôle qu'elles ont jouées dans l'histoire de l'humanité.