Google frappe un grand coup en lançant Google Gears, un plug-in pour navigateur permettant de rendre exploitables hors connexion ses applications en ligne. Une mini-révolution sur tous les fronts, à la fois pour les utilisateurs, développeurs et ses concurrents. Même sans connexion Internet, Google vous suivra grâce à Google Gears. Cette nouvelle extension, lancée lors de la première journée mondiale Google des développeurs, permet aux applications en ligne de fonctionner hors connexion. Disponible sous Internet Explorer et Firefox, ce plug-in stocke sur le disque dur les données des sites Internet. Il sera donc possible à terme de consulter ses emails de Gmail, les rendez-vous de Google Agenda, ou de travailler sur des fichiers de la suite bureautique Google Docs, sans être connecté à Internet. Première application Web à bénéficier de la technologie Google Gears: le lecteur de flux RSS maison, Google Reader, qui désormais charge les flux, consultables ensuite hors ligne. Les mises à jour et synchronisations se font à chaque connexion détectée par le plug-in. Google Gears est une fonctionnalité dont rêvaient beaucoup d'utilisateurs qui, en se déconnectant ne pouvaient plus accéder à leurs documents. Cet outil est également intéressant pour les pays en développement où les connexions Internet sont encore mauvaises et erratiques, puisqu'il n'est plus nécessaire d'être tout le temps en ligne. Avec cette nouvelle fonctionnalité, Google lance surtout un pont entre le « nouveau et l'ancien » monde de l'informatique. C'est-à-dire entre des nouveaux services jusque là disponibles exclusivement en ligne, et des données uniquement consultables sur l'ordinateur personnel de l'utilisateur. Et il n'est pas le seul à y voir l'enjeu. « Dans le passé, les développeurs devaient concevoir des possibilités d'échanges entre le Web et les applications de bureau », constate David Smith, analyste chez Gartner. A priori ce ne sera plus le cas dans quelques années. « Le web est devenu si mâture qu'il y a de moins en moins de raison de concevoir des applications fonctionnant uniquement hors ligne », explique-t-il. Au bénéfice des services en ligne, et donc de Google et au détriment de ses concurrents par exemple Microsoft, leader sur le secteur des logiciels traditionnels. Celui-ci offre pourtant des technologies comme Groove, qui permet à l'utilisateur de travailler hors ligne et synchronise les changements lors de la connexion. Mais jusqu'à présent, Microsoft n'a pas réussi à concevoir des applications fonctionnant à la fois en et hors ligne. Le numéro 1 de l'informatique mise pourtant tout sur le Web avec Silverlight le concurrent de Flash d'Adobe et un projet de stockage réseau… mais fait cavalier seul. Au contraire, Google a opté pour une stratégie d'ouverture. Sa techonologie est « open source ». Ce qui signifie que les développeurs ont accès au code-source et peuvent l'adapter à une architecture informatique particulière, multipliant les possibilités… et facilitant leur travail. Google a aussi constitué des partenariats avec Adobe, et les navigateurs Opera et Mozilla. L'objectif à terme : rendre Google Gears compatible avec le plus d'applications en ligne possibles par exemple avec Apollo d'Adobe; et par conséquent créer un standard pour les faire fonctionner entre elles.