Lors du sommet UE-Russie qui se tenait aujourd'hui, le président russe n'a pas mâché ses mots quand la chancelière allemande l'a ouvertement critiqué sur les droits de l'homme. "La Russie n'est pas une exception". Vendredi, lors du sommet UE-Russie sur les bords de la Volga, le président russe a renvoyé les critiques adressées à son pays -sur les droits de l'homme comme sur chaque contentieux avec l'Occident-, en prenant pour exemple l'Union européenne. Vladimir Poutine a notamment vivement répondu à la chancelière Angela Merkel, qui s'inquiétait de ce qu'un groupe d'opposants emmené par le champion d'échecs Garry Kasparov, ait été empêché de se rendre à Samara, où se déroule le sommet, pour une manifestation anti-Poutine. "Je suis préoccupée par le fait que certains ont eu des problèmes pour venir mais j'espère qu'ils pourront exprimer leur opinion", a-t-elle dit. Pour sa défense, le président russe a cité de récents incidents en Allemagne et en Estonie, deux Etats-membres de l'UE. Lors d'émeutes fin avril à Tallinn, les policiers «n'ont pas juste dispersé les manifestants, ils ont tué un manifestant", a-t-il lancé. Le parquet estonien avait alors exclu tout lien entre la mort du jeune homme et l'action de la police. "A Hambourg, on a arrêté 140 personnes quand chez nous il s'agit d'une dizaine de personnes pour une manifestation de 200 personnes", a-t-il ajouté en direction d'Angela Merkel après une série d'interpellations lors des manifestations du 1er mai en Allemagne. "L'UE doit d'abord régler ses problèmes internes" Très virulent, Vladimir Poutine a aussi accusé l'Estonie et la Lettonie, deux ex-républiques soviétiques membres de l'UE, de ne pas respecter les droits de leurs importantes minorités russes. "Nous considérons ces violations inacceptables et indignes de l'Europe", a-t-il lancé. Sur les autres sujets de contentieux, à commencer par l'embargo russe sur la viande polonaise qui bloque des négociations sur un partenariat énergétique UE-Russie, le sommet s'est soldé par un constat général d'échec. "Ne dramatisons pas cette question. L'UE doit d'abord régler ses problèmes internes", a riposté Vladimir Poutine, renvoyant ainsi la balle dans le camp européen. Tout au long de la conférence de presse, MM. Poutine, Barroso et Mme Merkel ont eu du mal à cacher les tensions entre les parties, concédant tour à tour "problèmes" et "difficultés" dans les relations entre l'UE et la Russie tout en se refusant à les dramatiser. "On a aussi eu des problèmes au sein de l'UE et on a fini par avancer. Nous pouvons surmonter nos difficultés" avec la Russie, a estimé Mme Merkel. "Que nous le voulions ou pas, nos relations continueront à se développer", a renchéri Vladimir Poutine.