Malgré les menaces de veto de George Bush, la Chambre des Représentants a voté mercredi un projet de loi de financement de la guerre en Irak fixant au 31 mars 2008 l'objectif de retrait -non contraignant- de la majeure partie des troupes américaines présentes dans ce pays. Au total, 218 députés ont adopté ce texte, qui permet le déblocage de 100 milliards de dollars pour les guerres en Irak et en Afghanistan, contre 208 qui l'ont rejeté. La proposition de loi devrait être votée jeudi par les sénateurs. Bush, qui a besoin de cette enveloppe, a promis d'opposer son veto à cette proposition de loi, puisqu'elle conditionne le déblocage des fonds à un calendrier de retrait de l'armée américaine, qu'il juge inacceptable. Il ne s'agira que du second veto opposé par Bush en six ans de présidence. Le texte prévoit que le retrait commence au plus tard le 1er octobre prochain. "Ce terrible chapitre de notre histoire doit être refermé. C'est est assez", a dit le député démocrate du Massachusetts, James McGovern. Bien que majoritaires dans les deux chambres, les démocrates n'ont pas suffisamment de voix pour contrer un éventuel veto de Bush. Le cas échéant, ils devront voter une nouvelle loi de financement. Le Pentagone sera à court de crédit de guerre en juin ou juillet. "DERRIÈRE NOUS LE CHAOS" Le député démocrate de Pennsylvanie, John Murta, un des élus les plus en vue du combat pour la fin de la guerre en Irak, a jugé "ironique" que Bush reçoive mardi prochain ce projet de loi. Cela fera alors juste quatre ans que le président américain a proclamé la fin du gros des opérations de combat lors d'un discours sur un porte-avions américains sous une banderole qui clamait "Mission accomplie". Contrairement à une version antérieure plus musclée, cette proposition de loi ne fixe aucune échéance contraignante pour le retrait des troupes d'Irak. La date du 31 mars 2008 n'est qu'un objectif. Pour les républicains, se retirer d'Irak reviendrait à encourager les ennemis des Etats-Unis. "Nous pouvons quitter l'Irak, comme nous l'avons fait au Liban, comme nous l'avons fait au Vietnam, comme nous l'avons fait en Somalie, et laisser derrière nous le chaos", a déclaré le chef du groupe des républicains à la Chambre, John Boehner. La proposition de loi porte sur le déblocage de 124 milliards de dollars de fonds d'urgence, dont 100 milliards qui concerneraient le financement des guerres en Irak et en Afghanistan. On dénombre 146.000 soldats américains en Irak. Des renforts y sont encore attendus. Plus de 3.300 militaires américains ont péri en Irak depuis le début de l'intervention américaine.