- Plus de 21.000 expatriés sur le point de voter - 16 bureaux de vote consulaires dont 9 à Casablanca - Un budget de plus de 35.000 euros pour la métropole Le compte à rebours pour l'élection présidentielle française prévue le 22 avril est enclenché. Plus qu'une douzaine de jours nous séparent du 1er tour. Depuis hier, lundi 9 avril, la campagne a officiellement commencé. Au Maroc, les services consulaires affirment apporter les dernières touches aux préparatifs pour le vote des ressortissants français (expatriés, diplomates, hommes d'affaires…). «Tout est réglé à la minute près pour accueillir les électeurs. Rien n'est laissé au hasard. Le calendrier est extrêmement précis», souligne Gilles Bienvenu, consul général à Casablanca. Une élection majeure comme la présidentielle suppose, en effet, une organisation et une logistique sans faille pour garantir, le jour J, un vote dans les meilleures conditions. «Le jour du vote, tout se passe très vite. Ce sont les préparatifs qui prennent du temps». Des préparatifs qui, il faut s'en douter, ont commencé très tôt. Dès le dernier trimestre 2006, les services consulaires ont organisé une campagne pour sensibiliser les ressortissants français à l'importance du vote. «Il fallait aller à leur rencontre pour les inciter à s'inscrire aux consulats et ensuite sur les listes électorales», précise Bienvenu. Effort récompensé, puisque des records d'inscription sont enregistrés cette année. Ainsi, souligne-t-on auprès des services consulaires de Casablanca, le nombre des inscrits est presque passé, en cinq ans, du simple au double. Après la campagne de sensibilisation pour 2007, ce nombre est passé, rien que pour Casablanca, à 11.200 soit une progression de 15%. A fin 2005, à peine 9.800 étaient inscrits sur les listes électorales. C'est un record! «C'est la première fois que le consulat recense autant d'électeurs inscrits», se réjouit Gilles Bienvenu. Au Maroc, sur un total de 32.500 Français inscrits au niveau des consulats, 23.400 sont en âge de voter. Parmi eux, 21.674 s'apprêtent à voter. Cette tendance à la hausse n'est pas propre à l'électorat expatrié au Maroc. Elle s'étend à l'ensemble de la communauté française partout dans le monde. Leur poids pourrait donc se révéler décisif en cas de résultat serré. Le vote, rappelons-le, se déroule en deux tours en France. Pour cette présidentielle, le premier a lieu le 22 avril et le second le 6 mai. Les bureaux de votes des six consulats seront ouverts de 8 h à 18 heures, heure locale. Il sera donc 20 heures en France à la fermeture des bureaux marocains, l'heure des premières estimations. Compte tenu de la forte affluence attendue lors des deux tours (22 avril et 6 mai), les électeurs disposeront de 16 bureaux de vote répartis sur les six consulats. En général, un seul bureau de vote présidé par le consul général est prévu par consulat. Ce sera le cas pour des villes comme Tanger, Fès ou encore Agadir qui comptent respectivement 1.070, 1.260 et 1.500 inscrits. Pour Casablanca, qui compte le plus d'inscrits avec environ 11.500 électeurs, ce sont 9 bureaux de vote qui seront ouverts le 22 avril. Soit environ 1.100 électeurs par bureau. Il faut noter que les Français d'El Jadida, Béni-Mellal et Mohammédia viennent voter à Casablanca. Sur les six consulats du Maroc, c'est donc celui de Casablanca qui compte le plus d'inscrits, loin devant Rabat, qui n'en compte que 4.800, ou Marrakech avec 2.800 seulement. Pour cette présidentielle, un bureau de vote sera également installé à Oujda vu la distance avec le consulat de Fès. «La France met toute la logistique nécessaire à la disposition des électeurs appelés à se prononcer dans une grande décision qui déterminera l'avenir de notre pays», affirme Bienvenu. Le budget alloué à chaque consulat pour l'organisation du vote dépend du nombre des électeurs pressentis et de la logistique mise au niveau de chaque bureau de vote. A lui seul, le consulat de Casablanca dispose d'un budget prévisionnel extensible d'environ 35.000 euros pour les deux tours, annonce le représentant du Quai d'Orsay. Voter à l'étranger: mode d'emploi Les consulats de France ne peuvent organiser que deux scrutins à vocation nationale, ceux de l'élection présidentielle et référendaire. Pour les élections législatives qui auront lieu dans la foulée du second tour de la présidentielle du 6 mai, le vote aura lieu sur le territoire français ou bien par procuration. Pour l'élection présidentielle, les électeurs français résidant à l'étranger peuvent également voter par procuration. Il suffit d'être toujours inscrit sur une liste électorale d'une commune française et d'autoriser une personne inscrite sur la même liste communale de voter par procuration, en France. Mais seule une faible proportion des Français établis à l'étranger opte pour cette dernière solution. Vote des expat': droite/gauche? L'expérience a démontré que les Français établis à l'étranger ont une propension à voter plutôt à droite qu'à gauche, voire même extrême droite. En sera-il de même cette année? Jean-Marie le Pen séduira-t-il encore cette année? Seules les urnes le révéleront. Une chose est sûre: en cas de vote serré, la communauté établie à l'étranger pourrait faire la différence à l'instar de ce qui s'est passé aux dernières élections italiennes. Comparé à 2002, le nombre de Français votant à l'étranger est en très forte augmentation. Près d'un million (941.364 électeurs sont inscrits) s'apprêtent à participer aux quatre bouts du monde. Soit presque le double de ceux qui s'étaient inscrits en 2002 pour la dernière élection présidentielle. Autant dire que leur vote pèsera lourd en cas de scrutin serré à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai.