La 7e édition du Forum social mondial s'ouvre ce samedi à Nairobi et sera clôturée le 25 janvier. C'est la première fois que le continent africain abrite le forum annuel des alter mondialistes. Depuis Porto Alegre, le mouvement opposé à la mondialisation s'essouffle et entraîne moins d'enthousiasme. Les délégations marocaines à Nairobi sont parties en rangs dispersés, aucune coordination nationale n'ayant été effectuée. Le premier Forum social mondial, en totalité en terre africaine, devra réunir quelques dizaines de milliers de participants. Les organisateurs ont revu à la baisse leurs prévisions (150.000 personnes). «Nous attendons environ 50.000 personnes pour cette manifestation qui va traverser un des lieux les plus pauvres du continent», a déclaré Vita Radazzo, membre du comité d'organisation du FSM. Au fil des ans, la mobilisation semble faire défaut. Mais les organisateurs «veulent désormais mieux impliquer les populations africaines et proposer des actions concrètes». Mais seules 10.000 personnes étaient formellement inscrites pour Nairobi. Le FSM devait débuter par une marche partant de Kibera, un des plus vastes bidonvilles d'Afrique, pour gagner le centre de la capitale kényane où doit se dérouler la cérémonie d'ouverture. Cette marche, tout comme le marathon à travers les bidonvilles de Nairobi qui clôturera jeudi le FSM, marque la volonté du mouvement alter mondialiste de se rapprocher de l'Afrique, particulièrement concernée par les conséquences de la mondialisation, mais souvent absente, faute de moyens, des précédents forums. Au programme du Forum, des centaines de débats sont prévus, avec des thèmes centraux sur la lutte contre le sida, le poids de la dette, la souveraineté alimentaire ou encore les déséquilibres du commerce mondial. Parmi les personnalités attendues figurent le premier président de Zambie Kenneth Kaunda, la Kenyane Wangari Maathai, prix Nobel de la paix 2004, l'ancienne haut commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Mary Robinson, le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu et Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela. Le syndicaliste paysan français José Bové et la figure de l'alter mondialisme en Afrique de l'Ouest et ancienne ministre malienne de la Culture, Aminata Traoré, participeront également au Forum. La Confédération syndicale internationale, qui déclare regrouper 316 syndicats représentant 168 millions de salariés dans le monde, entend marquer de son empreinte le Forum de Nairobi pour lancer des actions ponctuelles, notamment une journée mondiale d'action qui se déroulera en janvier 2008, avant le prochain Forum mondial, organisé en 2009 dans une ville du Sud qui reste à déterminer. Maroc : chacun pour sois Au Maroc, les participants au Forum de Nairobi ont fait preuve d'un manque total de coordination, hormis quelques actions spécifiques et souvent bilatérales. Plusieurs dizaines de participants, représentants des organisations syndicales et humanitaires figurent parmi les participants (UMT, CDT, ODT, AMDH, Caritas, Attac, etc.). Mohamed Saïd Saâdi, coordinateur du Forum social mondial pour la zone Afrique, est du voyage. Mais à l'image des précédents événements, le mouvement altermondialiste marocain brille encore par l'absence de coordination nationale, chaque organisation faisant sien le dicton «chacun pour soi...». Cela dit, certaines structures marocaines ont fait l'effort de la concertation sur des thèmes bien spécifiques (questions de l'immigration, marche mondiale de la femme, notamment).