Au moins 152 personnes ont été tuées et 236 blessées ce jeudi après-midi à Bagdad dans un attentat anti-chiite, le plus sanglant depuis la fin de la guerre en Irak en 2003. Un couvre-feu à durée indéterminée interdisant toute circulation dans la capitale irakienne devait entrer en vigueur jeudi à 20H00 locales (17H00 GMT) suite à l'attentat qui a touché Sadr City, le bastion chiite. La police locale de Sadr City a établi un bilan à partir de cinq hôpitaux de la capitale. Le seul hôpital Imam Ali a recensé 88 morts et 105 blessés et l'hôpital Sadr 55 tués et 120 blessés. "Quatre voitures piégées ont explosé (...) et une dizaine d'obus de mortiers sont tombés sur le quartier", a déclaré à la télévision le général Abdel Karim Khalaf, porte-parole du ministère de l'Intérieur. Une des explosions a touché un marché dans ce quartier populeux de 2,5 millions de personnes, cible fréquente d'attentats. Selon le général, "huit voitures piégées sont entrées dans Sadr City: quatre ont explosé, une a été interceptée par la police qui a arrêté le chauffeur, et trois autres sont manquantes et sont recherchées par la police. L'armée a encerclé le secteur". Voitures en flammes, cadavres nombreux recouverts de tissus, débris éparpillés, échoppes ravagées, ruisseaux et mares de sang: les explosions ont été d'une grande ampleur. Des centaines de proches des victimes se sont rassemblés devant les deux hôpitaux débordés, selon un photographe de presse, qui a indiqué que certains corps étaient calcinés. Les images de la télévision irakienne à l'hôpital Sadr montraient des blessés soignés à même le sol. Après l'attentat, plusieurs obus de mortier sont tombés sur le quartier sunnite d'Adamiya, faisant 10 blessés mais pas de mort. "Je suis attristée d'entendre parler de nouveaux actes barbares du terrorisme à Bagdad", a réagi la ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett qui a condamné les "attaques horribles". (afp)