PARIS (AP) -- Le collège-lycée juif géré par l'association Merkaz Hatorah à Gagny (Seine-Saint-Denis) a fait l'objet d'une tentative d'incendie dans la nuit de mercredi à jeudi, a-t-on appris de source policière. Vers 0h30, une patrouille de la Brigade anticriminalité (BAC) circulant dans la rue de l'établissement a détecté une odeur suspecte. Les policiers ont ensuite aperçu une fumée noire émanant du rez-de-chausée du bâtiment scolaire. Après avoir escaladé la grille, ils ont découvert des flammes provenant d'un bureau et ont commencé à le combattre au moyen d'un extincteur. "Cette intervention a permis de limiter les dégâts et d'éviter la propagation des flammes", indique un responsable de l'établissement. Une épave automobile, dépourvue de plaque d'immatriculation et garée sur le parking d'un autre bâtiment situé à quelques dizaines de mètres, ainsi qu'un local à détritus avaient également été incendiés. Appelés en urgence, les sapeurs-pompiers de Paris ont envoyé une quinzaine d'hommes chemin des Bourdons à Gagny. Ces derniers ont circonscrit les sinistres en moins d'une demi-heure. Deux bureaux abritant la direction et les surveillants ont été largement endommagés par les flammes. Selon les premières constatations, un cocktail molotov jeté à travers la vitre d'une des pièces est à l'origine de cet incendie. La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) et le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) ont condamné cet acte criminel et demandé aux autorités de rechercher activement les auteurs. En dépit de cette agression, le collège-lycée a accueilli normalement les 220 garçons inscrits dans cet établissement. Saisis en flagrance durant la nuit, les policiers de la Sûreté départementale de Seine-Saint-Denis ont transmis jeudi matin l'enquête à leurs collègues du Service départemental de police judiciaire (SDPJ). En effet, ces policiers sont déjà chargés d'élucider l'incendie criminel qui avait détruit le premier étage d'un autre bâtiment administratif de ce groupe scolaire, le 16 novembre 2003. Durant la nuit, deux départs de feu avaient été allumés au sein de cette partie du collège en travaux. "Quand on met le feu dans une école juive, il m'est difficile de ne pas penser qu'il ne s'agit pas d'un acte antisémite", avait alors déclaré Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, qui s'était déplacé sur place tout comme Luc Ferry, son collègue de l'Education nationale. Jacques Chirac avait également condamné cet acte criminel, estimant que "la République française ne peut tolérer aucun acte antisémite". Trois ans après, aucun suspect n'a été interpellé dans le cadre de cette affaire.