Le Maroc a besoin d'améliorer bon nombre d'indicateurs sociaux : taux de mortalité maternelle élevée, faiblesse de l'offre des services de santé, hausse du taux de déscolarisation…Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), près de 1.500 femmes meurent des complications d'accouchement chaque année, surtout en milieu rural. Les écarts entre le milieu urbain et rural sont élevés. Le recours aux soins est faible : 2/3 des enfants malades ne sont pas conduits par leurs parents dans les services de santé. L'Unicef souligne la plus haute importance de régler la question de la carence en iode. Le problème, dont on parle peu, constitue un obstacle pour le développement du Maroc. «Faute de stratégie d'iodation du sel, le Maroc perd annuellement 1,4 % de son PIB. La carence en vitamine A touche 41 % des enfants de 6 mois à 6 ans au niveau national. 31,6 % des enfants âgés de 6 mois à 5 ans ont une carence en fer. 33 % des femmes en âge de procréer et 45 % des femmes enceintes sont anémiques. Les pertes dues à cette carence sont estimées à 1 % du PIB en 2000». Par ailleurs, le travail des enfants demeure encore, malgré les efforts, un véritable souci. Plus de 600.000 enfants entre 7 et 14 ans travaillent. Des lacunes législatives persistent surtout pour le travail domestique et dans l'artisanat. Les enfants ont besoin d'être protégés non seulement en évitant de les faire travailler mais en luttant contre l'exploitation sexuelle. Cependant, la protection des enfants est confrontée à l'insuffisance de services sociaux de prise en charge. «Les structures étatiques existantes ou relevant des associations manquent de ressources humaines qualifiées et financières, d'encadrement et de directives claires de la part de l'Etat sur la protection de l'enfance. Le nombre d'enfants dans les centres de leur sauvegarde est de 5.731 dont 1.066 filles. Quelque 2.596 enfants de moins de 18 ans ayant commis des délits plus graves vivent en prison». Ainsi, l'objectif du Fonds des Nations unies pour l'enfance dans les années à venir sera de renforcer un environnement digne des enfants, contribuant ainsi à la réalisation des OMD et à la réduction du pourcentage de personnes vivant sous le seuil de vulnérabilité de 38 à 2 %, telle visée par l'INDH. Trois sphères seront ciblées entre 2007 et 2011, à savoir familiale, institutionnelle et sociocritique. Les familles doivent être, en effet, capables d'assumer leurs responsabilités et de savoir réclamer leurs droits. «Au niveau des institutions et organisations, il s'agira d'éclaircir les rôles et les responsabilités et de compenser les défaillances qui altèrent la réalisation des droits des enfants». L'Unicef s'engage à plaider pour les stratégies, les lois et les ressources humaines et financières. Le prochain cycle accordera un grand intérêt aux droits des enfants non réalisés. Ceci se concrétisera en touchant les poches de pauvreté et d'exclusion identifiées par l'INDH. Bon nombre d'axes seront ciblés : la santé maternelle et néonatale y compris le développement du jeune enfant, la qualité de l'éducation de base, la protection de l'enfance, la lutte contre la vulnérabilité des enfants du milieu rural et l'appui à une politique sociale, au partenariat et mobilisation sociale en faveur de l'enfant et de ses droits. «Le partenariat avec les agences du système des Nations unies permettra d'accélérer l'atteinte des OMD et des résultats des programmes». Résultats majeurs à l'échéance 2011 au niveau national Le Fonds des Nations unies pour l'enfance s'assigne des objectifs ambitieux en 2011. Il faut atteindre 80 % des familles utilisant le sel iodé, la farine et l'huile enrichie. Le taux net de scolarisation primaire des filles en milieu rural doit passer de 84 à 95 %. La législation relative à la protection sera harmonisée et adoptée à la fin 2009. La planification stratégique participative sera répliquée dans les communes rurales de l'INDH. Un système intégré de collecte et d'analyse des informations stratégiques sera mis en place. Des stratégies de communication et de partenariat seront mises en œuvre. Des mécanismes de participation des enfants et des jeunes dans les prises de décisions seront institutionnalisés. Les couvertures en soins prénatals et en accouchements en milieu surveillé augmenteront de 20 % et la mortalité néonatale sera réduite de 10 points. Dans dix régions, toutes les femmes admises aux services de santé maternelle auront accès au conseil et au dépistage volontaire du VIH-Sida. Un système de protection sociale sera développé et fonctionnera dans trois régions à la fin 2010. Les capacités institutionnelles pour la consolidation et le développement des projets communautaires adoptés par l'INDH seront renforcées.