Les gouvernements africains se doivent de renforcer les capacités et moyens des services météorologiques pour combler les lacunes des réseaux d'observation et améliorer leurs services d'accompagnement scientifique. Le manque de systèmes de prévision du temps est un obstacle dans le continent qui connaît un vide en matière de stations d'observation aussi bien terrestres que d'altitude, ce qui limite un peu ces services dans l'accompagnement scientifique pour mesurer notamment la vulnérabilité du continent au changement climatique, a déclaré à la MAP, M.Abadallh Mokssit, directeur de la météorologie nationale, en marge de la tenue à Nairobi de la 1ère conférence des ministres africains en charge des questions météorologiques. Il est impératif d'augmenter et d'améliorer les réseaux d'observation des services météorologiques africains afin de permettre aux décideurs et utilisateurs de disposer de renseignements utiles dont ils ont besoin et de guider les décisions dans des domaines divers. Des systèmes d'alerte précoce peuvent amortir l'impact des risques naturels comme les sécheresses, inondations, cyclones tropicaux, tempêtes de poussières et autres phénomènes extrêmes et réduire les risques de maladie pour les populations. Plus que jamais, ces services doivent être considérés comme des acteurs majeurs du développement, pourvu qu'ils fournissent des informations précises et ponctuelles. D'où l'obligation des gouvernements de mettre à niveau les capacités météorologiques en vue de pouvoir prendre, en temps opportun, les mesures qui s'imposent et de renforcer leurs capacités pour mieux contrer les effets néfastes du changement climatique. Les scénarios de changement climatique pour le continent indiquent un réchauffement futur qui ira de 0,2 degré par décennie à plus de 0,5 degré. Les africains recourent aux informations des simulations à l'échelle internationale mais, pour leur utilisation dans le continent, ils sont tenus de faire cette étude d'impact locale et nationale. C'est pourquoi, les pays sont obligés de renforcer les capacités de ces services pour acquérir tout l'arsenal de suivi des prédictions du climat. Et dans ce cadre, ils n'est suffisant d'installer ces systèmes d'observation. Encore faut-il assurer leur durabilité dans le temps, a-t-il indiqué invitant les ministres en charge des questions de doter les services météorologiques de finances suffisantes pour accompagner ce développement et essayer de tisser des coopérations à l'échelle sous-régionale, régionale et continentale. En Afrique, ces réseaux présentent toujours de graves lacunes souvent dues à des défaillances des instruments et des systèmes ainsi qu'au coût élevé de l'exploitation ce qui, par conséquence, entraîne une insuffisance de la maintenance et de l'étalonnage. De plus, les faiblesses de l'infrastructure de communication dans certaines parties du continent constituent un autre obstacle à la collecte et à l'échange d'observations. Selon l'organisation mondiale de la météorologie (OMM), la couverture assurée par le réseau en Afrique est huit fois inférieure au minimum recommandé et moins de 200 stations météorologiques automatiques répondent aux exigences de cette organisation en la matière contre plusieurs milliers en Europe et Amérique du Nord. Quelque 157 stations d'observations en surface dans le continent font partie du réseau de référence du système mondial d'observation du climat (SMOC), regroupant les meilleures stations avec une bonne répartition géographique. Malheureusement, seules 70 PC sont actuellement conformes aux exigences de l'OMM. Ces modèles d'observation en Afrique doivent être améliorés, les instruments entretenus et étalonnés et les stations de réception satellitaire spécialement conçues, selon le centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD) qui a lancé un appel à une stratégie à long terme afin d'améliorer non seulement les capacités de prévision mais également l'infrastructure, les compétences scientifiques et techniques dans le continent. Actuellement, les services météorologiques et hydrologiques nationaux d'Afrique ne sont pas tous en mesure de mettre en place des laboratoires d'étalonnage conformes aux directives de la commission des instruments et des méthodes d'observation (CIMO). A cet effet, le conseil régional de l'OMM a créé cinq centres régionaux à Alger, le Caire, Casablanca, Nairobi (Kenya) et Gaborne (Botswana).