Après des semaines de pourparlers ininterrompus, le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs de l'Education nationale sont parvenus à un accord définitif sur le nouveau Statut Unifié. Ce texte, qui répond à l'essentiel des revendications demandées par les enseignants, a poussé ces derniers à renoncer aux grèves et à reprendre le rythme normal des cours. Bien qu'ils se félicitent de leur intégration dans la fonction publique, au même titre que le reste des fonctionnaires, les enseignants s'inquiètent du retard accusé dans la sortie de la version finale dudit texte pour la mise en œuvre de ses dispositions, notamment le versement de la première tranche de l'augmentation de salaire, fixée à 750 dirhams.
«L'augmentation de 750 DH n'est pas encore effective étant donné que nous n'avons pas reçu ce montant supplémentaire sur nos salaires à partir de janvier », souligne Jawad Rahmoun, enseignant au Lycée Moulay Abdellah.
De son côté, le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, avait affirmé au magazine « Jeune Afrique » que l'augmentation du salaire net des enseignants devrait être adoptée très bientôt.
L'enseignant se dit également soucieux de la question de l'avancement de l'échelon et de garde sur la base du diplôme. « Promise pour le premier semestre, cette mesure tarde aussi à se concrétiser alors que nous sommes sur le point d'entamer le deuxième semestre de l'année scolaire », ajoute-t-il.
Pour lui, il est encore tôt de juger que les enseignants sont réellement « satisfaits » du moment que plus de 500 d'entre eux sont déjà suspendus de leurs fonctions. « Cette mesure a coûté forcément cher aux apprenants et a impacté leur rythme d'apprentissage, malgré les remplacements dictés par le ministère de tutelle », relate-t-il.
Il est à noter que la question des enseignants suspendus constitue toujours un obstacle majeur à la validation finale du Statut Unifié. Les syndicats s'attachent à la réintégration de quelque 530 enseignants sanctionnés avant de tourner la page sur ce sujet épineux.
Face à la pression syndicale, le ministère de tutelle se penche déjà sur l'examen des dossiers des enseignants suspendus, en se basant sur les rapports des directeurs provinciaux et des directeurs des établissements scolaires. Une étape qui pourrait finir par l'adoption d'une nouvelle décision à ce sujet.
Le projet de Statut Unifié a été soumis au secrétariat général du gouvernement et au ministère de la Réforme de l'administration pour qu'ils émettent leurs observations, avant de transmettre la version revue aux cinq centrales syndicales les plus représentatives pour qu'elles présentent leurs remarques finales. C'est après que le texte sera enfin soumis au Conseil du gouvernement pour adoption.