Face à la hausse des prix de certains produits de consommation, l'Exécutif continue de soutenir les prix de certains produits de base pour alléger la facture des ménages. Une politique qui date de 1990 et dont le coût pour le Budget de l'Etat se monte à 40 milliards de dirhams en 2022. Dans un contexte international chargé de multiples défis, la facture des dépenses des ménages n'a pas fini d'augmenter en raison de la cherté de certains produits. Face à cette situation, les pouvoirs publics s'en tiennent à la politique de soutien du pouvoir d'achat de la population, pour réguler le marché national et assurer la stabilité des prix des produits de base, dans l'optique de protéger le pouvoir d'achat des consommateurs. Une politique qui a coûté un total de 40 milliards de dirhams au Royaume, selon les chiffres préliminaires de 2022. D'ailleurs, dans la liste des produits subventionnés par l'Etat depuis 1990 figurent, bien évidemment, le gaz butane utilisé de manière quotidienne dans les foyers marocains. Il s'avère de loin la rubrique qui coûte le plus cher au budget du Royaume, soit 22 milliards de dirhams. C'est en tout cas ce qu'a indiqué la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, en réponse à une question orale à la Chambre des Représentants, tenue lundi 23 janvier. « Le prix réel de la bonbonne de gaz de 12kg est de 120 dirhams. L'Etat s'est engagé depuis des années à prendre en charge plus de 90 dirhams de son prix pour permettre au citoyen d'acquérir la bouteille à 40 dirhams », rappelle-t-elle. Il est à noter que le prix de la bouteille de gaz butane coûte aux ménages dans certaines régions près de 42 dirhams, soit 2 dirhams de plus. Un constat que les épiceries attribuent aux charges du transport. Dans le même sens, la ministre a relevé que le blé importé a coûté 10,5 milliards de dirhams tandis que le sucre a absorbé environ 4,8 milliards de dirhams des charges, ce qui a donné lieu à la mobilisation de 16 milliards de dirhams supplémentaires et à l'allocation de 26 milliards de dirhams pour la Caisse de Compensation. Outre le gaz butane, les subventions accordées à l'opérateur d'électricité pour alléger la facture des ménages pèsent aussi lourdement dans les charges assumées par l'Etat dans le Budget général. D'ailleurs, la ministre de tutelle a indiqué que le budget du Royaume supporte 75 dirhams pour 100 dirhams comptabilisés, et 125 dirhams pour 200 dirhams payés par chaque citoyen au niveau de la facture l'électricité, faisant savoir que l'Etat fait de même concernant la facture de l'eau. Preuve à l'appui, rien qu'en novembre dernier, un total de 5 milliards de dirhams du budget de l'Etat a été versé à l'Office national de l'Electricité et de l'Eau (ONE). Une 9ème tranche de soutien au transport Compte tenu des circonstances actuelles, marquées notamment par la hausse des prix des carburants à l'échelle internationale, l'Exécutif a approuvé la 9ème tranche de soutien au secteur du transport, eu égard de son importance dans le trafic de voyageurs mais aussi de marchandises destinées à l'approvisionnement du marché national en produits de base notamment. L'annonce en a été faite par Nadia Fettah Alaoui lors de son intervention à la Chambre des Représentants, en faisant savoir que cette nouvelle tranche a atteint près de 3,9 milliards de dirhams.
Qu'en est-il de la situation globale du marché national ? Bien que le Royaume déploie des efforts considérables pour lutter contre la hausse des prix des produits de consommation, les ménages ont de plus en plus du mal à joindre les deux bouts en raison de la hausse des prix de certains produits de première nécessité, notamment la viande rouge. Sur le marché national, le prix au détail de la viande de veau a atteint 90 DHS/kg et peut aller jusqu'à 110 DHS/Kg, alors que la viande de mouton varie de 100 à 120 DHS/kg. Cette réalité qui impacte significativement le pouvoir d'achat du citoyen est attribuée à la rareté du produit sur le marché national mais aussi aux coûts d'importation. Il est à noter qu'en réponse à une question orale, lors de la séance plénière à la Chambre des Représentants, la ministre de tutelle n'a pu que faire le constat de la flambée des prix de certains produits sur le marché national, en admettant que l'Etat se trouve parfois à cours de moyens pour arrêter la spirale haussière. Nonobstant cette réalité, l'Exécutif ne ménage aucun effort pour réguler le marché, notamment à travers des visites de terrain pour les opérations de contrôle et de lutte contre les pratiques abusives afin d'assurer la stabilité des prix sur le marché. La ministre a souligné, à cet égard, qu'entre janvier et décembre 2022, les comités de surveillance ont visité 300.000 points de vente. De telles opérations ont permis, selon la ministre de tutelle, de saisir 1.100 tonnes de produits périmés et de verbaliser 12.000 cas pour prix abusifs.