Organisée en marge de la 16ème édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc, la 4ème conférence ministérielle annuelle de l'initiative (Adaptation de l'Agriculture Africaine) a été clôturée, lundi à Meknès, par l'adoption de la déclaration des ministres de l'agriculture et des représentants des organisations et institutions de financement internationales et régionales. Dans leur déclaration, les responsables ont mis l'accent sur le paradoxe de l'Afrique, qui subit les conséquences les plus graves du réchauffement climatique malgré une responsabilité moindre. Ils ont souligné les impacts dévastateurs sur les vies, les moyens de subsistance et les économies, tout en mettant en avant le potentiel et l'ambition de contribuer à la solution mondiale. Un accent particulier a été mis sur le rôle crucial des femmes, des jeunes et des communautés locales dans l'adaptation de l'agriculture africaine. Les responsables se sont engagés à les impliquer activement, à travers des mécanismes de financement inclusifs et équitables, et à garantir leur représentation dans les instances de décision, ainsi qu'un accès prioritaire aux financements et aux programmes de renforcement des capacités. De plus, les responsables ont salué l'accord historique sur l'opérationnalisation du fonds des pertes et préjudices et sur les modalités de financement lors de la COP28. Ils ont souligné le rôle crucial de cette plateforme dans la fourniture d'une assistance technique aux pays en développement, particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatique. Depuis son lancement à la COP22 à Marrakech en novembre 2016, l'Initiative AAA, portée par le Royaume du Maroc, s'engage résolument à dynamiser l'action climatique dans le secteur agricole africain. Les besoins de financement pour l'adaptation agricole en Afrique sont, estimés à près de 580 milliards de dollars d'ici 2030, tandis que seulement 11,4 milliards de dollars sont mobilisés chaque année. Face à ce fossé critique, il est impérieux d'explorer des approches innovantes et de susciter des investissements massifs et concertés. Dans son mot d'ouverture à cette occasion, le ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, en sa qualité de président de la fondation AAA a souligné l'urgence d'agir face à la crise climatique qui menace la survie du secteur agricole. Il a ajouté que l'agriculture est la colonne vertébrale du développement de l'Afrique et souligné le besoin pressant de stratégies d'adaptation robustes et le besoin impératif de mobiliser des ressources financières de sources diverses : publiques, privées, nationales et internationales et de développer des instruments, des mécanismes et des approches financières innovants pour canaliser efficacement les fonds vers les agriculteurs et les communautés les plus vulnérables.