La loi l'impose depuis deux mois, le FUS l'a mis en place il y a plus de deux ans. Deux entités juridiques ont été créées par le club rbati à savoir «FUS Gestion SA» et «FUS Développement SA». La première a pour objectif de gérer les infrastructures du club, la deuxième sert à mobiliser les ressources pour que le FUS puisse détenir un patrimoine à développer. Le club de Rabat est en tout cas, un modèle à suivre. Une bonne gouvernance, des stratégies à moyen et long terme, une gestion optimale des ressources…, ce sont entre autres les ingrédients qui ont permis au Club de la capitale d'être le pionnier dans la démarche de professionnalisation du sport roi. L'arrivée de Mohamed Mounir Majidi à la présidence du Club civil de la capitale a eu un grand effet sur ses performances. Le secrétaire particulier du Souverain, qui s'est entouré d'une équipe de managers de premier plan, notamment Ali Fassi Fihri au gouvernail de la section foot, a conçu un projet de développement ambitieux pour assurer au club des ressources pérennes. La feuille de route se résume à une trilogie stratégique: mise à niveau des structures et infrastructures; instauration d'une véritable politique sportive ainsi que la valorisation du «label FUS». Le FUS s'est adapté à ce modèle qui lui permet d'être un véritable club omnisports. Il a mis en place une gouvernance où le comité directeur dirige l'action stratégique du club et répartit le budget proportionnellement aux besoins de chaque section. Celle-ci gère les aspects opérationnels, en contrepartie de résultats et d'objectifs bien déterminés à atteindre. Les recettes de la section football en 2009/2010 sont de plus de 20 millions de DH. Elles se composent essentiellement des subventions de sponsors à hauteur de 80 %, de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) pour 15% et des adhésions au club et à l'école FUS Football. Notons que les recettes émanant de la billetterie des matchs restent dérisoires comparées aux autres grands clubs nationaux. Les salaires des joueurs, du staff technique et de l'administration constituent la charge d'exploitation la plus importante à hauteur de 50 %. 9000 DH par mois, tel est le revenu de base moyen pour chaque joueur, majoré des primes permanentes du championnat qui varient de 4000 à 6000 DH par joueur et par match gagné. Viennent ensuite les frais relatifs à l'acquisition de nouveaux talents et les frais de déplacement et d'organisation des matchs. A ce stade, les joueurs signent des contrats conformément aux normes de la Fifa. Pour pourvoir bénéficier d'un contrat de travail proprement dit et jouir des différents avantages sociaux (CNSS, retraite, ….), il leur faudra attendre que la nouvelle loi de l'éducation physiques et des sports soit intégralement mise en vigueur. Côté investissements, le FUS compte s'engager dans une démarche digne des grands Clubs à l'horizon 2014. Il bénéficie d'un nouveau stade de football en attendant le grand projet de la réalisation d'un centre de haut niveau sur un terrain de 15 ha en banlieue rbati. Ce projet réunira toutes les sections du club ainsi que leurs différentes écoles de formations, dans un souci de centralisation des disciplines. Il s'engage aussi dans la formation des jeunes, des formateurs, des entraîneurs et des cadres exécutifs. Le club vient d'engager l'ex-directeur du centre de formation de l'Olympique Lyonnais comme formateur des formateurs. Objectif: acquérir un savoir-faire européen professionnel. Des conventions de partenariats ont aussi été signées avec la délégation de l'enseignement de la région et différents clubs internationaux pour bénéficier d'un échange d'expérience inter-clubs. Les talents en herbe de la capitale ne sont pas en reste. En encadrant le maximum de jeunes de la capitale, le club envisage de se doter de pépinières de jeunes talents un peu partout dans les quartiers de la ville et de ses alentours, «Nous espérons par cette démarche ne plus rester de simples consommateurs, mais évoluer en tant que producteurs de jeunes footballeurs professionnels de haut niveau » précise Hassan Moumen, directeur technique du FUS. Y a-t-il un rapport entre cette gestion nouvelle et dynamique et les excellents résultats du club? Certains le pensent. Ce qui est sûr, c'est que la santé générale du FUS ne peut qu'influer positivement sur l'état d'esprit des joueurs. Souhaitons que cette dynamique influence aussi le public qui, pour le moment, boude les gradins.