Le retour en force de Mustapha Mansouri au RNI est jugé comme une conséquence immédiate du retrait progressif d'El Himma de la scène politique. Le RNI a reporté son 5e congrès, prévu initialement fin juin, à une date ultérieure. La décision a sanctionné les travaux du comité central du parti, réuni dimanche à Fès : « Par ce report, le RNI veut se consacrer entièrement à la préparation des prochaines échéances électorales, dont le référendum sur la nouvelle Constitution et les élections législatives et régionales », lit-on dans un communiqué du RNI. La décision offre à Salaheddine Mezouar l'occasion de conduire les Bleus lors des prochaines élections anticipées, prévues début octobre, d'autant que la légitimité des urnes lui fait défaut. De la gestion de cette étape dépendra en effet l'avenir politique du ministre des Finances. Le timing du retour en force de Mustapha Mansouri à cette réunion n'est pas fortuit. Il complique, en revanche, les choses pour Mezaour, confronté à un mouvement de contestation à la recherche d'un leader pouvant fédérer autour de lui les opposants de la ligne prônée par le président. Certaines sources au sein du RNI accusaient Mohamed Aoujjar et Mohamed Bentaleb d'être derrière les communiqués d'un « mouvement » qui se dit « réformateur ». Mais les deux personnes, seules, ne sont pas en mesure de faire de l'ombre à Mezaour. L'ancien homme fort du RNI entend reprendre sa place dans l'appareil de cette formation. Et pourquoi pas se positionner en alternative à Mezouar lors du cinquième congrès ! Sa cote de popularité suit une courbe ascendante, les démission de Fouad Ali El Himma des commissions des élections et du suivi des élus du PAM y sont pour beaucoup. Pour mémoire, Mustapha Mansouri a payé cher son refus de faire du RNI une antenne aux ordres du Tracteur. Ses proches partisans, également. A l'image de Mohamed Abbou, l'ancien ministre de la Modernisation des secteurs publics, a été contraint de renoncer, en 2009, à la présidence de la région Al Hoceima-Taza-Taounat au profit du PAMiste Mohamed Bouderra. Le sit-in de Abbou en compagnie de ses alliés devant le siège de la région restera à jamais dans les annales de la politique au Maroc. M.J.