Selon le tribunal administratif, rien ne prouverait matériellement les allégations de la veuve de Abdelkrim Mejjati l La DST désigne les déclarations de Fatiha Mejjati de «pure calomnie» Le tribunal administratif de Rabat a rejeté, mardi, la plainte de Fatiha Mejjati contre la Direction générale de surveillance du territoire (plus connue sous l'abréviation DST) pour son enlèvement et sa séquestration, elle et son fils Elias. Selon le commissaire royal à la loi et au droit du tribunal administratif de Rabat et qui représente l'Etat marocain, «la plainte de Fatiha Mejjati est irrecevable parce qu'il n'existe aucune preuve matérielle prouvant ses allégations». Cette conclusion du commissaire royal a été fondée sur une note adressée par le directeur général de la DST, Abdellatif Hammouchi, au ministre des Finances, le 28 juin 2009 sous le numéro d'envoi 006490. Déni de la DST Le ministre était, en effet, l'interlocuteur du tribunal administratif, puisque Fatiha Mejjati demande une indemnisation et une prise en charge des frais médicaux de son fils. Dans un courrier sur lequel le tribunal a fondé son jugement, le patron de la DST, Hammouchi, a affirmé que «la nommée Fatiha Mejjati, veuve de l'ex-membre d'Al Qaïda, le terroriste Abdelkrim Mejjati décédé en Arabie Saoudite, et son fils Elias n'ont jamais fait l'objet d'interpellation de la part des services relevant de cette direction générale, comme elle le prétend dans l'action en justice qu'elle a intentée auprès du tribunal administratif de Rabat. Les allégations de l'intéressée relevant de la pure calomnie». Le tribunal administratif de Rabat avait entamé l'examen de la plainte de la veuve de Abdelkrim Mejjati le 19 janvier dernier. Elle était soutenue dans cette démarche par l'Association Ennassir qui regroupe les familles des détenus salafistes. Interrogée sur les motifs de sa plainte contre les services marocains, Fatiha Mejjati affirme qu'elle veut rendre justice à son enfant, kidnappé alors qu'il avait 10 ans et demi et qui souffre actuellement de dérèglement hormonal suite à sa détention au secret. Dans le détail médical, Fatiha Mejjati explique que son fils Elias a un niveau de prolactine plus élevé que celui d'une femme, ce qui lui a engendré l'apparition de seins en plus de son poids qui dépasse les 132 kg. Selon son témoignage, son fils, affecté par cet état de maladie, aurait essayé de se suicider. «Je demande à l'Etat marocain de prendre en charge les frais d'hospitalisation et de suivi médical de mon fils, l'indemnisation matérielle et morale d'Elias et le rapatriement des dépouilles du père d'Elias, Karim Mejjati, et de son frère Adam», déclare Fatiha Mejjati. À l'annonce du verdict, elle a décidé d'improviser un sit-in devant le tribunal.