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Dans les coulisses de la visite du MEDEF
Publié dans Les ECO le 14 - 03 - 2016

Les Inspirations ECO a suivi la délégation du MEDEF en visite au Maroc les 10 et 11 mars courant. Retour sur un périple qui a mobilisé une centaine d'entreprises françaises.
Se lier aux entreprises marocaines pour aller faire affaire en Afrique, tel a été l'objectif affiché par la délégation du MEDEF dès son arrivée au Maroc, le jeudi 10 mars. Dans l'auditorium du port Tanger Med -impressionnant selon les dires des chefs d'entreprises interrogés sur ce joyau économique- Pierre Gattaz, le président du patronat français, l'a clairement fait savoir: «Nous sommes venus au Maroc pour nous lier aux PME et grands groupes et faire du business ici et surtout en Afrique subsaharienne où il y a énormément à faire dans le bâtiment, l'énergie, l'eau... ». Au port de Tanger Med, Fouad Brini, président du Conseil de surveillance de la Tanger Med Port Authority, a entrepris un bref exposé sur la genèse et les atouts de ce port devenu incontournable en Méditerranée, avant une visite guidée des différentes installations, animée par Najlaa Douiri, directrice générale de la Tanger Med Port Authority. Cette première étape de la visite du MEDEF a aussi été marquée par les témoignages de deux entreprises spécialisées dans l'aéronautique installées dans la zone franche de Tanger Med. Il s'agit de Daher et de Mecachrome. Et pour cause: en quelques années, les deux entreprises ont vu leur business se développer grâce notamment à la proximité et aux atouts logistiques qu'offre Tanger Med.
La 600.000e voiture de Renault Tanger
Deuxième étape de la visite du MEDEF, le matin même: l'usine Renault-Nissan de Tanger. Une surprise attendait la délégation française. Marc Nassif, le nouveau DG de Renault Maroc et ses équipes avaient décidé de présenter la 600.000e voiture sortie de cette unité le jour même de l'arrivée des chefs d'entreprises français. «Impressionnant», tel a été le qualificatif le plus utilisé à l'issue de la visite de cette usine qui carbure à l'énergie éolienne et à la biomasse. L'installation industrielle emploie 7.151 personnes dont 15% de femmes, et a principalement exporté, en 2015, vers l'Europe, les pays du Golfe et le Maghreb, 256.537 véhicules, d'après le directeur de l'usine, Jean-François Gal. À l'occasion de cette visite, les nouveaux métiers mondiaux du Maroc ainsi que les atouts de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont également été présentés à la délégation du MEDEF.
Les patronats en symbiose
Casablanca a été, le soir même du 10 mars, la troisième étape de ce périple du MEDEF au Maroc. Dans la capitale économique du pays, quelque 200 entreprises françaises et marocaines étaient réunies dans le cadre d'une rencontre économique. La COP21 à Paris et la perspective de la COP22 à Marrakech ont dominé sur la rencontre économique Maroc-France. La présidente de la CGEM, Miriem Bensalah-Chaqroun, a donné le ton en ouverture de cette rencontre. «Après la COP21 et en perspective de la COP22 prévue à Marrakech, les entreprises françaises et marocaines ont, plus que jamais, l'opportunité de construire ensemble durablement», a ainsi souligné Bensalah. Et Pierre Gattaz, président du MEDEF, de compléter: «Notre objectif est de trouver des solutions pour que nous, entreprises, soyons compétitives dans le business de l'économie verte, ce qui passe forcément par l'innovation». Le patron des patrons français a ensuite affirmé que les entreprises françaises veulent travailler ensemble avec les entreprises marocaines dans ce sens, en Afrique et dans les pays arabes. «L'Afrique est une priorité pour le MEDEF et la France, comme elle l'est aussi pour le Maroc», dixit Gattaz. Dans ce sens, plusieurs conventions ont été signées entre les patronats français et marocain, outre des rencontres B to B (ndlr: détail dans ce même dossier).
Le PAI séduit le MEDEF
Vendredi 11 mars. La délégation du MEDEF est reçue par le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid, et son homologue de l'Industrie, du commerce et de l'investissement numérique, Moulay Hafid Elalamy. Le Plan d'accélération industrielle (PAI) et les différents écosystèmes mis en place par le département de l'Industrie ont particulièrement retenu l'attention des chefs d'entreprises français. La déclaration de Pierre Gattaz à la sortie de cette rencontre en dit long: «Moulay Hafid Elalamy a fait un tabac et je pense que ces plans stratégiques manquent cruellement à la France».
À Rabat, la délégation du MEDEF a déjeuné avec les responsables de la Chambre française de commerce au Maroc et avec les conseillers au Commerce extérieur. L'occasion était donc propice de présenter les facilitations offertes par la Chambre pour l'implantation de PME françaises au Maroc, mais également de soulever quelques obstacles rencontrés par les entreprises dans le pays. Le délai de paiement, qui peut aller jusqu'à 500 jours, a été mis en avant et considéré comme un handicap majeur. Après une présentation des atouts de Kénitra par le Centre régional d'investissement, la délégation s'est rendue à la zone franche de cette ville, qui accueillera la future usine de PSA Peugeot. En même temps, les dirigeants du MEDEF faisaient face aux médias, dans les locaux de UIR, pour la dernière conférence de presse de cette visite de deux jours au Maroc.
À cette occasion, Xavier Beulin, président du groupe français Avril, propriétaire du groupe marocain Lesieur Cristal, a fait ce témoignage: «Ce qui est précieux au Maroc pour les investisseurs français en particulier, au-delà de la langue et de la culture qui nous est commune, c'est qu'il y a un niveau de compétence absolument avéré. Et la volonté, complètement assumée, de faire de la France, du Maroc et des pays d'Afrique subsaharienne un nouveau pôle de développement à valeur ajoutée me paraît fondamentale». Un avis largement partagé par la centaine d'entreprises françaises présentes lors de cette visite du MEDEF au Maroc.
Aziz Senni
PDG SCM et vice-président de la Commission dynamique entrepreneuriale du MEDEF
Je souhaiterais mettre en œuvre mon expérience auprès des PME marocaines
L'accueil était chaleureux. Je suis extrêmement impressionné par le développement économique, le dynamisme et le côté totalement décomplexé des entreprises marocaines et cette ouverture qui correspond à des opportunités pour les entreprises françaises. Maintenant, en tant que PDG de SCM, société spécialisée en stratégie, conseil et management, l'investissement au Maroc est envisageable. J'ai fait beaucoup d'entrepreneuriat, de gestion, d'accompagnement, à travers un fonds que j'avais créé en France, spécialisé sur les PME, qui s'appelait Back Business Angel des Cités. Je souhaiterais donc mettre en œuvre toute cette expérience auprès des PME marocaines, que ça soit en conseil, stratégie, en réflexion marketing, ouverture de capital ou pour les levées de fonds. SCM existe depuis deux ans, puisqu'elle fait suite à la vente d'une de mes principales entreprises qui gérait 110 salariés dans le secteur du transport. Cette société, SCM, est articulée autour de six pôles. Les principaux en sont le conseil en stratégie, en achat, en ressources humaines, en levée de fonds en management...Bref tous les conseils dont a besoin une entreprise pour accompagner sa croissance. L'entreprise compte actuellement 12 salariés et pèse 1 million d'euros de chiffre d'affaires.
Gérard Wolf
Vice-président du MEDEF International
«Des équipes communes sur les problématiques urbaines»
Les Inspirations ECO : Quels sont les termes de la convention signée entre la CGEM et le MEDEF autour de la ville durable ?
Gérard Wolf : Au sein du MEDEF, nous avons créé une task force sur la ville durable il y a 18 mois, et cela intéresse nos amis marocains. Dans le premier chapitre de la convention, nous nous engageons à leur montrer ce que nous avons fait dans ce sens. Nous allons leur montrer les meilleures pratiques et les pièges à éviter. Dans le second chapitre, nous avons estimé que nous devrions voir ce que l'on peut faire ensemble sur les villes marocaines et, plus globalement, sur les villes africaines. Dès cet été, nous tiendrons des réunions durant pour voir comment, avec nos expertises respectives, déployer des équipes communes (entre entreprises marocaines et françaises), sur des problématiques urbaines en Afrique subsaharienne.
Pourquoi l'Afrique subsaharienne vous intéresse-t-elle particulièrement ?
L'Afrique subsaharienne nous intéresse pour une raison bien simple: le nombre d'habitants en milieu urbain va tripler dans le continent dans les 30 ans à venir. Nous allons passer de 500 millions d'habitants à 1,4 milliard entre 2015 et 2045. Il faut donc impérativement faire quelque chose. Autant donc que cela soit fait par des entreprises expertes dans tous les métiers urbains, depuis la programmation jusqu'à la réalisation des bâtiments, des éco-quartiers, les transports urbains, l'aménagement urbain, le traitement des déchets, l'éclairage public... Or, sur ces secteurs-là, historiquement, les entreprises françaises ont une avance et les entreprises marocaines ont de vraies compétences. Faisons-le donc ensemble. Nous pouvons gagner des marchés et aller de l'avant.
Qu'est-ce qui fait qu'une ville est durable ?
Je vais vous faire une confidence: quelle est la différence entre une ville durable, intelligente, une smart city? Aucune. Le bon terme, c'est «ville ingénieuse», comme disent les Canadiens. Une ville ingénieuse est une ville dont les paramètres, l'organisation et la construction permettent aux gens d'être intelligents dans leurs comportements de citoyens, dans la compréhension des enjeux climatiques. Pourquoi durable? Parce que la ressource n'est pas éternelle et la durabilité est à la mesure de la non utilisation abusive de la ressource dans le temps.


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