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Vidéo. Doublage : Ces voix qui portent le Maroc à l'international
Publié dans La Vie éco le 31 - 03 - 2023

Plusieurs studios d'enregistrement marocains ont pu s'imposer localement et au niveau mondial, attirant de plus en plus de productions étrangères à la recherche de services de doublage de qualité et à prix compétitifs. Zoom sur une industrie du secteur audiovisuel qui a le vent en poupe.
S'il a pu surprendre à son lancement il y a une quinzaine d'années, le doublage de séries étrangères en darija fait désormais partie intégrante du paysage audiovisuel marocain. A Plug'In, premier studio de doublage au Maroc, la machine est rodée et elle est impressionnante : quarante studios, 200 comédiens, 30 ingénieurs du son, 10 traducteurs. Créé en 2006, par deux associés (Jérôme Boukobza et Hicham Chraibi) fraîchement diplômés de HEC Montréal, «Plug'In est une aventure qui nous a permis de nous lancer, par un concours de circonstances, dans le secteur du doublage au Maroc. L'idée nous a été soufflée par un producteur qui faisait alors de la prospection dans le marché marocain. Ce contact n'a pas abouti mais il a eu le mérite de nous mettre sur les rails du doublage», rembobine Jérôme Boukobza, qui se repasse le film de son premier client: «C'était pour le doublage en français d'une série sud-américaine, «Las Dos Carras de Ana», pour le compte d'un client ivoirien».
D'autres contrats ont suivi dans la foulée, principalement pour du doublage en français, jusqu'en 2009, lorsque la chaîne 2M a contacté Plug'In pour le doublage d'une série en darija. «Nous avons repris «Las Dos Carras de Ana», cela a été un succès qui nous a permis d'entamer une longue collaboration avec la chaîne et a également permis à 2M de donner vie à une nouvelle case dans sa programmation», explique le fondateur de Plug'In. Au sein de cette structure sont doublées, en moyenne, deux séries par an pour le compte de la chaîne. Et depuis 2009, ce sont pas moins d'une dizaine de séries turques de plus de deux cents épisodes chacune, notamment «Samihini», «Al 3Ichk Al Mamnou3», «Commissaire Ali» ou encore «Al Wa3ed», qui y ont été doublées. Ces séries en darija répondent à une demande importante dans la mesure où, explique Jérôme Boukobza, cela permet aux Marocains de suivre des séries dans une langue qui leur est largement accessible. Preuves en sont les séries turques qui ont enregistré, durant Ramadan 2022, un pic de 12 millions de téléspectateurs par soir. Des chiffres astronomiques qui témoignent de l'appétence du public marocain pour ce genre de programmes.
Un rythme soutenu d'un épisode par jour
Le patron de Plug'In nous confie que l'entreprise investit régulièrement dans l'entretien et l'achat de matériel performant, ainsi que dans le recrutement de comédiens et doubleurs qualifiés. Cet investissement s'élève à 150.000 dirhams par studio, et les salaires des comédiens varient en fonction de leur rôle dans la série : comptez 15.000 et 20.000 dirhams pour un comédien campant un rôle principal et entre 7.000 et 8.000 pour les rôles secondaires. Ces voix sont sélectionnées parmi une grande variété de profils, allant des acteurs de théâtre aux chefs d'entreprise, en passant par les pharmaciens et les femmes au foyer. En moyenne, ils travaillent 4 à 5 heures par jour, malgré le rythme plus soutenu à l'approche du mois de Ramadan pour respecter les délais de livraison, qui sont généralement de 1 à 2 mois.
Bien que sa principale activité soit le doublage en darija pour un seul client local, 2M, l'entreprise Plug'IN effectue également du doublage en français pour le compte de producteurs et d'intermédiaires étrangers. Ces doublages concernent des séries sud-américaines et turques pour les pays de l'Afrique francophone. En outre, Plug'In réalise des doublages de documentaires et de films pour des chaînes françaises, telles que TFI et M6, ainsi que pour des plateformes, telles que Netflix et Amazon.
Si Plug'In s'est spécialisé dans la darija, un autre opérateur s'est, quant à lui, positionné sur le doublage multilingue : le studio SoundSTamp Morocco, créé en 2019 à Tanger et délocalisé à Casablanca fin 2022. Voice-over, publicité, sous-titrage... le studio propose essentiellement le doublage en plusieurs langues (espagnol, français, arabe, portugais, polonais, indou, turc, italien ou encore chinois). SoundSTamp travaille pour le compte de clients dans de nombreux pays comme les USA, l'Amérique latine, l'Afrique du Sud, la Chine, le Maroc, l'Iran, Israël, le Sénégal, la Corée du Sud et bien d'autres encore.
Le coût de la minute est 50% moins cher au Maroc
Pour le marché marocain, SoundStamp a doublé le film Aachoura et d'autres productions cinématographiques. «Nous doublons 7 à 15 films par an et enregistrons 700 à 2.000 heures par mois. Notre objectif est de positionner le Maroc sur le marché international du doublage. Un défi que nous pouvons relever, sachant que nous avons un atout de taille: le prix de la minute y est beaucoup moins cher qu'ailleurs», affirme Damir Dzafic, Manager Partner du studio qu'il a créé en partenariat avec Youssef Ezzine. Les tarifs varient en fonction du client, du contenu et des moyens de diffusion. En France, par exemple, le doublage se situe entre 120 et 130 euros la minute de programme. Au Maroc, selon les professionnels, les tarifs sont 50%, voire 70%, moins chers que dans l'Hexagone. Les responsables de SoundStamp Morocco disent avoir saisi «l'opportunité de délocalisation du doublage vers le Maroc. Le pays est devenu aujourd'hui très convoité par les plateformes, les producteurs et les chaînes étrangères, en raison du prix qui est beaucoup moins cher qu'ailleurs, mais également pour la qualité du travail qui est reconnue, et ce, grâce aux efforts d'investissements effectués par les opérateurs». SoudStamp Morocco qui travaille pour Itunes, TV5 Monde, Orange, YouTube ou Amazon, a investi plus 800.000 dirhams pour le studio et a acquis un logiciel à 500.000 euros en vue de garantir une synchronisation labiale parfaite. Du côté de Plug'In, les investissements sont réguliers, ce qui a permis au studio de travailler en continu pendant la crise sanitaire pour le compte de clients étrangers, alors que les studios en France étaient à l'arrêt.
Qu'on se le dise, le secteur du doublage se développe au niveau international. Plug'In et SoudStamp sont conscients des enjeux et ambitionnent de positionner le Maroc sur un marché mondial du doublage en croissance continue. Le segment francophone prend de l'importance, souligne Jérôme Boukobza, «car les séries turques et sud-américaines cartonnent dans les pays africains où l'on parle français».
Un deuxième segment, celui du doublage multilingue, se développe également, car les plateformes comme Netflix ou Amazon doublent leurs séries et documentaires en 15 à 20 langues. Localement, les opportunités ne manquent pas non plus. Plug'In se lancera dans le doublage de séries sud-coréennes pour le compte de 2M. Un premier projet est prévu pour 2023. De son côté, pour répondre à la demande de ses nombreux clients, essentiellement étrangers, SoundStamp prévoit la création de 5 nouveaux studios multipurpose à Casablanca en 2023. Ce qui lui permettra, selon Damir Dzafic, «de devenir le géant du doublage au Maroc et en Afrique».


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