Des témoins dans l'affaire des fuites ont présenté à la Justice des éléments de taille défendant l'illégalité des primes versées réciproquement par les anciens ministre des Finances et Trésorier général du royaume. Les primes perçues par Salaheddine Mezouar, ancien ministre des Finances et Noureddine Bensouda, Trésorier général du royaume « n'étaient pas régies par une règle clairement définie, mais répondaient à des ordres oraux émis dans la discrétion, et les versements étaient exécutés en dehors de la hiérarchie prévue par la Trésorerie générale du royaume »... C'est ce qu'ont déclaré Aziz Bouazzaoui et Abdelilah Zahar, deux hauts fonctionnaires au ministère des finances, appelés à témoigner dans le cadre de l'affaire des fuites des documents internes d'ordres de primes donnés par Bensouda et Mezouar sous le mandat de celui-ci. Le témoin Aziz Bouazzaoui, cité à comparaître par la force publique à l'audience de vendredi dernier, a déclaré devant le juge que les montants des primes dépendaient de l'humeur du Trésorier général, « aucune instruction écrite à propos de ces primes n'était émise ». De son côté, Mohamed Achik, également haut-fonctionnaire au ministère, a révélé que les primes rapportées dans les documents que la presse a diffusés n'étaient pas les seules, et que d'autres, « complémentaires », étaient versées à un petit cercle de fonctionnaires, dans les mêmes conditions précitées.