BIO EXPRESS Pour le moment, il n'y a qu' une seule idée qui le fait courir, au propre et au figuré: réussir la caravane des «Retrouvailles». "Silat Arrahim", initiée à l'occasion du 30ème anniversaire de la Marche verte et du 50ème anniversaire de l'indépendance, concentre à ses yeux tout le sens de l'actualité. Rien n'y prime, sauf cette caravane dont il est le président du comité politique. Docteur en économie, Lahcen Daoudi est aussi membre du Secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement (PJD. Monsieur «économie» des islamistes légalistes est aussi troisième vice-président de la première chambre. La caravane “Silat Arrahim” qui a vu le jour, il y a bientôt deux semaines fait son chemin. A chacun de ses moments, chacune de ses étapes, elle établit la preuve, si besoin est, que les Marocains sont unanimement mobilisés, dans l'enthousiasme et la communion pour défendre leur intégrité territoriale. Que ce soit au moment de notre arrivée à Smara, Tantan ou Dakhla, des bains de foule nous attendaient. Les familles du sud qui font le déplacement vers le nord ont été royalement accueillies. A Dakhla par exemple, des foules énormes les attendaient à l'extérieur de la ville. Manière on ne peut plus manifeste pour les populations afin de saluer l'initiative. Vendredi, trois meetings ont eu lieu simultanément dans les trois villes susmentionnées. En dépit du regrettable et malheureux accident qui a coûté la vie à deux membres des responsables de la caravane, les familles issues du sud, de Tantan, Smara, Laâyoune, Boujdour continuent leurs chemins. Tiznit sera la première ville à les accueillir. Et c'est le conseil municipal, dirigé par le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) qui se chargera de superviser l'opération, à l'image d'autres conseils dans d'autres villes, dirigés par d'autres formations politiques. Après, ce sera le tour de la ville de Settat, ville dont le conseil communal est sous les couleurs du Parti National Démocratique (PND). Il est prévu que la caravane sera à Fès le 5 novembre prochain, à la veille de la célébration de l'anniversaire de la Marche verte. Tout un symbole, donc. Au programme: une rencontre avec des journalistes étrangers qui ont brillé par leur soutien, sinon l'intérêt porté à la cause marocaine. L'étape ultime aura lieu à Casablanca deux jours après. Si la caravane a été un franc succès, force est de constater que c'est à un vrai travail de dégel qu'elle a fait face. Effectivement, on a brisé des glaces, et bousculer tout le monde. Le couronnement de cette belle initiative que tout le monde appelle de ses vœux sera la création à Laâyoune d'une Fondation dédiée au débat entre les différentes couches de la société et notamment les jeunes sahraouis. Nous comptons énormément sur le soutien des médias pour faire prévaloir ce débat, plus que nécessaire, où c'est la liberté de l'expression qui l'emporte et toutes les idées ont droit de cité, y compris celles très minoritaires. Si les jeunes ne trouvent pas d'espace rationnel pour se défouler ; ils le feront ailleurs et de manière souvent incivique, sinon violente. L'Etat a ses prérogatives et moyens pour faire régner l'ordre et la quiétude, mais c'est aux partis politiques et à la société civile d'animer, assurer et faire aboutir ce débat. Il est un fait indéniable que tout Marocain ne peut passer sous silence : le conflit est désormais à l'intérieur de nos murs à travers la communication et par le truchement des idées. L'Etat, il faut le reconnaître, est incompétent en la matière. A nous, donc d'investir le terrain afin d'en finir avec l'amalgame et l'infiltration. Les gens des villes que nous avons rencontrés en sont conscients, ils n'en sont pas moins très critiques vis-à-vis des partis politiques et de la société civile. L'unité nationale vient en tête des priorités et que le signe de cette "deuxième marche pour la paix, l'amitié et la fraternité" reflète bien cette conviction. Encore faut-il que les partis et les acteurs de la vie civile s'impliquent beaucoup plus et avec efficacité pour barrer la route à la récupération séparatiste. Le signe sous lequel est organisée la caravane qui, comme tout un chacun le sait, se déroule sous le haut patronage de S.M le roi “un peuple uni, un destin commun” est plus qu'éloquent. Cette initiative s'inscrit dans une logique de rapprochement entre les familles du Nord et du Sud pour véhiculer un message au niveau interne et externe et dire au monde que le peuple marocain est uni autour de la cause nationale.