SIAM : Aïd Al Adha, une éventuelle hausse des prix inquiète

Aid Al Adha approche à grands pas, une occasion tant réjouissante qu'inquiétante pour les Marocains. Dans un contexte où les prix jouent aux montagnes russes, les ovins et bovins ne font pas exception et abdique à la tendance à la hausse. Une situation aggravée par la sécheresse, l'inflation, la marge de gain jugée « excessive », au grand dam du pouvoir d'achat des citoyens. En marge de la 16ème édition du salon international de l'agriculture au Maroc, le pôle ovin et bovin a vu défiler une richesse diversifiée mais coûteuse.
Répondre à l'appel divin et ancestral ou se conformer à la situation financière inquiétante ? Tel est le dilemme auquel sont confrontés la plupart des Marocains. Pour les éleveurs, la situation les dépasse et ils se sentent impuissants. Dans le dessein de mieux comprendre cette problématique épineuse, Hespress FR a approché Ibrahim, éleveur de la région de Khouribga participant au SIAM qui nous a fait part d'une perspective essentielle sur le potentiel remarquable des ovins et bovins marocains.
« Le SIAM ne représente pas seulement une vitrine de l'agriculture, mais également une tribune pour faire entendre une voix unanime : celle qui proclame la richesse et la valeur des ressources locales. Aujourd'hui, je vous exhorte à regarder avec admiration le potentiel des ovins et bovins marocains, un potentiel qui ne demande qu'à être pleinement reconnu et exploité », admire de près l'éleveur.
©Souhail Rmidi
Il est impératif de clamer haut et fort aux responsables que la priorité doit être de valoriser le potentiel local. « Trop longtemps, nous avons peut-être sous-estimé la force et la vitalité de notre propre élevage, cherchant à l'exportation sans réellement investir dans ce qui constitue notre véritable richesse : nos ressources nationales », réclame notre intervenant.
La sécheresse, il est vrai, a été un défi majeur pour le secteur agricole, impactant lourdement le potentiel en matière d'élevage. Cependant, pour Redouane, « c'est dans ces moments de crise que la solidarité et le soutien gouvernemental prennent tout leur sens. Grâce à l'aide du gouvernement, les éleveurs ont pu surmonter ces obstacles et mener à bien leurs activités, préservant ainsi le patrimoine ovin ».
Quant à Redouane qui partage le souci des Marocains, il nous a exprimé ses inquiétudes : « En tant que citoyen, je ne peux ignorer les préoccupations croissantes concernant la hausse des prix. C'est une situation qui touche chacun de nous, des producteurs aux consommateurs. Les défis économiques auxquels nous sommes confrontés ne peuvent être sous-estimés ».
©Souhail Rmidi
En tant que professionnel de l'agriculture, Redouane est profondément conscient du fardeau financier qui pèse sur les éleveurs, « ils investissent des sommes considérables pour assurer un rendement de qualité, et cela malgré les nombreuses difficultés auxquelles ils sont confrontés. Leur dévouement mérite le respect et le soutien inconditionnel », ajoute-t-il.
Une autre préoccupation est la qualité de la viande rouge qui est de plus en plus critiquée, « malgré les défis posés par la sécheresse, les dernières précipitations ont apporté un soulagement bienvenu. Elles ont permis de rétablir la qualité habituelle de la viande marocaine », annonce fièrement notre intervenant.
Egalement joint par Hespress FR Samir Assioui, participant au pôle ovin et éleveur, « Chaque année, mon père prend part au SIAM, et cette édition, c'est à moi qu'il revient de porter le flambeau », relate le jeune éleveur.
©Souhail Rmidi
« Nous sommes réunis aujourd'hui dans un contexte où les défis auxquels font face les éleveurs sont nombreux et pressants. La sécheresse, ce fléau qui pèse sur les terres, a considérablement alourdi les charges des éleveurs. Ils se retrouvent souvent à dépendre presque entièrement des subventions gouvernementales pour maintenir leurs activités. Mais il est triste de constater que parfois, cette aide n'atteint pas ceux qui en ont le plus besoin, laissant les éleveurs démunis face à leur destin », se désole notre interlocuteur
À l'approche de l'Aïd Al-Adha, Samir craint que « les prix ne s'envolent encore davantage. Cette période, si importante pour les Marocains, risque d'être difficile pour beaucoup. Mais je reste convaincu que nous pouvons surmonter ces défis, si les parties prenantes répondent à nos appels ».
©Souhail Rmidi
Braquant les projecteurs sur les efforts des éleveurs, Samir conclut en annonçant que « le niveau de prix observé cette année est le résultat direct du travail acharné des éleveurs, de leur amour pour leurs bêtes et de leur engagement à fournir des produits de qualité. Ils investissent sans compter, tant en termes de ressources matérielles que de dévouement, pour que leurs troupeaux atteignent un niveau optimal. C'est cet engagement que le gouvernement doit prendre en considération ».