Dans le secteur touristique et balnéaire, le concert pour la tolérance a été un sujet de larges discussions, cette année et également de larges reproches. Reproches adressés à la responsable Maroc pour le concert, qui n'a pas su entrer en symbiose avec les Autorités et les professionnels pour faire de la préparation de cet événement, un acte rassembleur et fédérateur. Avec de l'humilité, du respect des autres, la responsable pouvait bien réussir sa mission de coopération, sans complication. Les tensions entre les uns et les autres dérangent une bonne organisation. Etre responsable au sein d'un holding privé ne rime pas forcément avec la bonne gestion d'un événement d'animation, gratuit qui implique des partenaires à la fois divers et nombreux, en vue dune bonne promotion de la destination. C'est la première leçon à retenir de cette deuxième édition du concert pour la tolérance, organisée à Agadir. Tout est bien qui finit, tout de même. L'intervention directe du président de l'Association Pour la Tolérance, son aura, sa sympathie, son implication pour le développement régional et son déterminisme à réussir l'évènement ont fini par tout faire entrer dans l'ordre. Le concert fut une réussite dans la mesure où il a permis à des dizaines de milliers de jeunes de se défouler durant toute une soirée. Les 14 à 20 ans ont été les premiers intéressés, vu le choix du plateau formé par des chanteurs français, au profit star académie, dont les compétences artistiques restent bien discutables. Il est à savoir que le concert pour la tolérance est d'abord une émission de télévision réalisée par TF1. Lorsqu'on a compris cela, on aura tout compris. Le choix des chanteurs et vedettes, incombe directement à l'équipe de TF1. Agadir, encore moins son association pour la tolérance n'a pas son mot à dire là-dessus. C'est là, le premier reproche à faire du côté français. Aucune tolérance artistique n'est admise au sein de TF1 dans le sens de faire participer des chanteurs, non français. L'introduction in extremis de Najat Atabou, pour cette année ou de Samira Said l'an dernier, est un geste de faveur de la part de TF1 et non de volonté de mettre en valeur la partie marocaine à travers ses artistes. Dans un vrai concert pour la tolérance, on devrait inviter des artistes internationaux qui chantent la tolérance, qui expriment dans leur vie artistique la tolérance, qui sont capables également de faire des fusions sur scène, mettant en valeur la tolérance, la paix, la compréhension, la solidarité internationale … Demander à des chanteurs une fois sur le plateau, c'est quoi la tolérance pour vous et recevoir comme réponse : « c'est l'ouverture des frontières », ou « c'est l'amour », n'est pas du tout une formule convaincante, ni intelligente pour exprimer la tolérance. En plus, le Maroc est un pays qui n'a jamais eu aucun problème de tolérance qui est vécue, au quotidien, depuis des millénaires par toute la population. Le respect des autres, à la fois dans leur différence concernant leurs convictions religieuses, leurs origines, leurs races n'a jamais posé problème au Maroc. Dieu Merci. Vouloir mettre en valeur la tolérance est positif, mais il faut le faire plus intelligemment et non exclusivement à travers des jeunes artistes français, qui chantent n'importe quoi… La copie du concert doit être revu et corrigé sérieusement. Jouer à fond la tolérance, c'est inviter des chanteurs internationaux qui reflètent dans leurs parcours artistiques la tolérance. C'est également organiser un forum sur la tolérance, sur l'Alliance des Civilisations, avec d'imminents penseurs de ce monde, venus d'Europe, de l'Afrique, d l'Asie et d'Amérique. C'est également organiser d'autres activités artistiques et culturelles pour mettre en valeur ce précieux concept de tolérance. C'est vraiment prendre position confirmée, à travers une belle émission de télé, pour promouvoir la tolérance et toutes les valeurs humaines dont note monde a besoin. Ceci dit si l'association pour la tolérance veut garder cette formule, sinon il va falloir changer d'appellation et parler plutôt de concert d'Agadir ou de concert pour la jeunesse, organisée en étroite collaboration avec TF1. Enfin et non des moindres et dans un esprit de réussir une bonne organisation qui implique tout le monde dans un esprit de parfaite coordination, il faut revoir la structure organisationnelle du concert. La part des locaux, grâce à leur maîtrise de terrain est indispensable pour réussir cette bonne coordination garante de la bonne réussie, sans frictions ni regrets, ni nuisances, du concert. L'an dernier, Said Scally, en tant que président du CRT, s'était impliqué corps et âme dans l'organisation, tout s'est bien passé merveilleusement. Cette année, des frictions ont eu lieu entre les locaux et la responsable Maroc du Concert, qui n'avait pas lieu d'être, si une collaboration intelligente s'est engagée, dès le départ avec suffisamment de recul et de temps qu'il faut, sur la base d'un respect mutuel et d'une compréhension réciproque ayant le seul but est de réussir l'événement, loin de tout comportement hautain qui n'a pas lieu d'être. Dernière leçon à retenir, ne jamais essayer de tirer le diable par la queue lors de la programmation du concert, comme faut le cas avec la jeune chanteuse, qui s'est permis, sûrement sur suggestions de TF1, de chanter avec un tee-shirt marqué de l'étoile de David. Cela tourne plutôt à la provocation qu'à la tolérance. Si la chanteuse avait brandi un drapeau palestinien, un drapeau marocain et un drapeau israélien, on aurait compris qu'elle militait avec ses commanditaires à un vrai rapprochement des peuples, ce qui est l'essence même de la tolérance. Ce ne fut pas le cas. Son geste déplacé allait réveillait des démons, heureusement qu'il s'est produit en fin du concert, ce qui a produit des mécontentements ; mais vite entrés dans l'ordre, sans que le grand public s'en aperçoive sérieusement. A signaler, enfin et non des moindres, le travail contraignant et fabuleux réussi par les forces de l'ordre (police, Forces Auxiliaires, Protection Civile et agents de l'Autorité) pour contenir une foule envahissante et trop dense voulant coûte que coûte arriver du côté de la scène. Si réussite du concert il y a, elle est due, aussi et principalement, au travail responsable de toutes ces personnes qui mérite l'hommage qu'il faut. La réussite est due également à la discipline exceptionnelle du jeune public gadiri, venu se défouler et passer un bon moment musical, sans grabuge ni agressivité. Un public qui a droit à être ménagé avec tout le respect qu'il mérite grâce à une organisation sans faille qui lui procure le vrai plaisir qu'il est venu chercher.