De lattelage gouvernemental, il demeure pour linstant la grande équation. Nommé le 4 janvier 2010 ministre du Tourisme et de lArtisanat par le Souverain, Yassir Znagui, drapé du manteau RNI, est le seul de léquipe Abbas El Fassi sur qui les opinions ne sont pas tranchées. Parce que, justement, le monde des affaires, le microcosme politique et, plus globalement, lopinion publique ne lont découvert quà sa nomination. Lon dit de lui seulement que cest un brillant financier qui a fait ses armes à Londres. Sur ce point-là, incontestablement, il jouit dun préjugé favorable. Nous sommes dailleurs tentés de faire un parallèle avec lun de ses prédécesseurs à la tête du ministère du Tourisme, Adil Douiri en loccurrence. Mais comparaison nest pas raison. Car, même si Douiri est, également, très brillant financier il jouit en plus, et contrairement à Znagui, dune solide expertise du fonctionnement des affaires locales, mais également du secteur du tourisme en ce quil était, bien avant dêtre ministre, membre actif du groupe de travail de la CGEM chargé de lélaboration dune politique de développement touristique nationale ambitieuse. Alors, un bon financier fera-t-il nécessairement un bon ministre ? Pas si sûr. Surtout que Znagui hérite dun secteur où les enjeux sont énormes et les problèmes conséquents. Un secteur érigé en priorité nationale et devant servir de locomotive au développement socio-économique du Royaume. Autant dire, dès lors, quil naura ni délai de grâce ni répit. Pour dire quil naura pas le temps de faire du tourisme, particulièrement au moment où le Plan Azur, avec ses stations balnéaires, piétine. Il le sait dailleurs, puisque, une dizaine de jours après sa nomination, il était déjà parti au front, sexprimant lors du 2ème Congrès national des métiers du tourisme (voir pages 29/31). Pour cette sortie très médiatique, le moins que lon puisse dire est quil na pas emballé lauditoire. Le discours était très officiel. Juste pour signifier que ses propos étaient horizontaux, de surface Suffisant pour que certains professionnels braillards, avec beaucoup dironie, soutinrent quil a, au moins, vite appris lun des préceptes fondamentaux de larithmétique politicienne : la langue de bois. Et, à ce titre, ils lattendent au tournant. Même sil a pris le train en marche. Néanmoins, à sa décharge, il faut convenir quon doit lui laisser le temps de prendre ses marques. Le temps de pouvoir mettre son expertise financière et lexpérience acquise à travers sa société dinvestissement touristique au service du développement du secteur. Viendra alors lheure de lévaluation. Et sil ne se s«administrarise» pas, Znagui pourra encore conserver, pour une autre législature, sa couronne de «beau gosse du gouvernement». Titre qui na pas été décerné depuis le départ de Nabil Benabdellah.