Lahcen Haddad, membre du Bureau politique du MP, répond aux critiques du PPS. Selon lui, ce dernier sombre dans un instinct défensif de survie lorsque des partis qui partagent certaines affinités commencent à coordonner entre eux. ALM : Que révèle la dernière sortie médiatique du PPS critiquant le MP et ses alliés? Lahcen Haddad : On note une certaine panique chez des partis, surtout les petits parmi eux. Mais ça révèle un double langage: on dit vouloir donner plus de cohérence et de rationalité au champ politique mais on sombre dans un instinct défensif de survie lorsque des partis qui partagent certaines affinités commencent à coordonner entre eux. Ce que je ne comprends pas dans les propos de nos amis du PPS c'est qu'ils font partie de cette alliance émergente de gauche (qui comprend aussi des partis ne relevant pas de la majorité) sans qu'ils se disent que c'est contradictoire à l'esprit de solidarité entre les composantes de la majorité. Dans quelle logique s'inscrit l'alliance entre le MP, le RNI, le PAM et l'UC et quel en est l'horizon dans le cadre des prochaines échéances électorales? Ce n'est pas encore une alliance. Mais nous visons une alliance forte autour d'un programme concret et une vision de l'action gouvernementale. Nous sommes des partis libéraux qui croyons profondément dans les principes et valeurs de liberté, de droit, de justice et du marché, comme seul moteur de croissance. Et nous voulons assainir le champ politique en incitant la création de pôles forts, homogènes, comptables de leurs actions et politiques devant les citoyens. Nous nous réjouissons du fait qu'on a donné un peu de vie à la Koutla et l'idée de réunification de la gauche, mais nos amis au sein de ces deux mouvances ne peuvent plus prêcher une certaine forme de socialisme et continuer à appliquer des politiques libérales (depuis le gouvernement de l'Alternance). Par ailleurs, tous les gouvernements depuis l'Alternance ont été dominés par la Koutla, je crois qu'il est temps de faire le bilan de la dominance de cette mouvance à vocation socialisante mais à politique proto-libérale... Que répondez-vous aux critiques selon lesquelles il y a ambiguïté dans la position du MP et du RNI, composante de la majorité gouvernementale alliée avec le PAM et l'UC composante de l'opposition? Si on fait une analyse simple de la demande de l'opinion publique, Il n'y a pas lieu de reconduire la majorité actuelle, il faut qu'il y ait de nouvelles configurations, de nouvelles têtes, de nouveaux programmes cohérents... Si on veut faire ça, il faut qu'il y ait de la coordination entre des partis ayant les mêmes affinités idéologiques, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition. La majorité actuelle relève déjà du passé quand il s'agit de bâtir l'avenir...