Une quarantaine d'artistes ont animé le concert inaugural de la 17ème édition du Festival de Fès des musiques sacrées, vendredi 3 juin. Un spectacle qui véhicule les valeurs de sagesse de respect et de diversité Fès, capitale spirituelle, célèbre pour la 17ème année le Festival des musiques sacrées du monde dans une ambiance de spiritualité impériale, et ce jusqu'au 12 juin . La cérémonie d'ouverture présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Salma, vendredi 3 juin, a été marquée par la présentation de l'opéra «Leylâ et Majnûn», à la place historique Bab El Makina. Cette œuvre universelle traduit largement le thème de cette 17ème édition qui est placé sous le signe de «La sagesse du monde». En effet, une quarantaine d'artistes d'Orient et d'Occident, dirigé par le célèbre compositeur Armand Amar, ont emporté la présence dans un «oratorio mundi», épousant l'héritage traditionnel à celui du monde contemporain. Un véritable voyage lyrique partant du Moyen-Orient, arrivant à l'Asie Centrale, l'Afghanistan, la Turquie , le Kurdistan, la Turquie, l'inde et l'Azerbaïdjan. Les spectateurs ne pouvaient que se laisser abandonnés aux voix des chanteurs Combodorj Byambajaral, Enkhajargal Dandavaanchig dit «Epi», Salar Aghili, Ariana Vafadari, Raza Hussain Khan, Marianne Svasek, Naziha Meftah, Annas Habib et Bruno Le levreur qui leur ont permis de se détacher du présent. Pour sa part, l'artiste sardaigne Elena Ledda a enchanté, samedi, les spectateurs du musée Batha par sa voix de mezzo soprano. Accompagnée de son quintet, avec le chœur polyphonique italien «Su Concordu‘e su Rosariu de Santu Lussurgiu», Elena a fait effectuer aux spectateurs, un véritable voyage initiatique, Cantendi a Deus, qui a exigé d'elle un travail de titan. Le festival de Fès des musiques sacrées du monde se veut également un carrefour de réflexion. Le forum de Fès «Une âme pour la mondialisation» a commencé ses travaux avec une grande interrogation, se proposant de puiser dans une nouvelle forme de sagesse, adaptée et adaptable à notre temps. Introduisant ce «débat des sages», l'anthropologue et directeur de la fondation Esprit de Fès, Faouzi Skali, estime qu'il convient aujourd'hui de «déverrouiller nos systèmes de pensée, nos habitudes et nos automatismes mentaux, afin de nous rendre attentifs et réceptifs à d'autres sources de sagesse, à d'autres voies, à d'autres paroles». Par l'effet de cet échange, les philosophies laissent émerger, non pas une diversité quantitative, justifiée par on ne sait quel relativisme des cultures, mais une vraie diversité à la fois exigeante et riche de pensées, de conceptions sociales, de regards portés sur le monde et sur nous-mêmes, renchérit M. Skali, dans une déclaration à la MAP. Notons que ce voyage culturel au cœur de la sagesse connaîtra la participation de grands noms de la musique, à savoir Ben Harper, Youssou Ndour, Abd Al Malik, Kadem Saher, Asmae Lamnawar, Julia Boutros, Sheikh Taha Amine El Akrami et autres.