Yonah Alexander a souligné l'impératif de résoudre le conflit du Sahara pour contrer les visées d'Aqmi dans la région. Le directeur du Centre international pour les études sur le terrorisme, relevant du Potomac Institute, Yonah Alexander, a souligné, lundi à Washington, la nécessité de parvenir à une solution politique au conflit du Sahara afin de contrer les visées déstabilisatrices d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) sur la région. Intervenant dans le cadre du 13e séminaire annuel sur le «Terrorisme : analyse 2010 et évolutions possibles en 2011», M. Alexander a averti qu'Aqmi , dont les attaques ont connu une augmentation vertigineuse de 558 % au cours des neuf dernières années, ne peut que mettre à son profit la perpétuation de ce conflit, relevant que cette branche locale d'Al-Qaida recrute à tour de bras parmi les militants du Polisario. L'expert US, qui est l'auteur d'une centaine de publications sur la question du terrorisme, a également relevé le lien de plus en plus apparent entre l'Aqmi , le Polisario et les cartels de drogue sud-américains qui cherchent à faire du Sahel une plaque tournante du trafic de drogue et des êtres humains vers l'Europe. Pour sa part, l'ancien assistant au directeur de l'Agence de renseignement américaine (CIA) et sous secrétaire au renseignement au département de la Sécurité intérieure, Charles Allen, a aussi souligné le danger que représente l'Aqmi pour la région du Maghreb et l'Europe, faisant remarquer que ce groupe terroriste s'est spécialisé dans les prises d'otages et la demande de rançons comme moyen de financer ses opérations. Il a dans ce sens rappelé que plusieurs ressortissants occidentaux avaient été enlevés dans la région au cours des dernières années par les militants d'Aqmi , qui continuent de tenir en otage des ressortissants européens, soulignant l'intérêt de garder un œil attentif sur les activités de cette organisation terroriste qui projette, à terme, des attaques contre le territoire européen. L'ambassadeur du Maroc aux Etats-Unis, Aziz Mekouar, a, de son côté, mis l'accent sur la nécessité d'intensifier la coopération régionale et interrégionale afin de contrer l'Aqmi, soulignant l'inquiétude que suscitent les actes de kidnapping et de demande de rançons pratiqués par ce groupe terroriste au Sahel et son intention de lancer des attentats contre les pays du Maghreb.