Abdelouahed Souhail, membre du bureau politique du PPS, affirme que la présidence du Parti du progrès et du socialisme (PPS) ne peut être que collégiale. ALM : Dans quelle ambiance se déroulent les préparatifs pour le prochain congrès du PPS ? Abdelouahed Souhail : La 12ème session du comité central du PPS, réunie les 6 et 7 mars, a adopté un ensemble de documents ayant trait à la préparation du prochain congrès de notre parti qui aura lieu du 28 au 30 mai prochain. Cela fait trois mois que nous préparons ces textes. Il s'agit, entre autres, d'un projet contenant les modifications aux statuts du parti et un document général concernant la mise à jour du programme économique, social et culturel du parti. Ces documents seront débattus au niveau de l'ensemble des sections régionales du parti avant d'être soumis à l'examen du prochain congrès du parti. Pour l'instant, ce qui est important, c'est que nous avons réussi à présenter des documents qui tiennent compte de l'actualité et des mutations que connaît la scène politique nationale. Parmi les modifications du statut du parti, le comité central a suggéré la mise en place d'un conseil de la présidence. En quoi consiste cette proposition ? Cette idée est venue du fait que certains anciens dirigeants du parti, vu leur âge, ont quitté le bureau politique du parti alors que le PPS peut toujours profiter de leur expérience. Ainsi, le conseil de la présidence devra comprendre un ensemble d'anciens dirigeants du parti. Cette instance se verra confier une mission de médiation. Elle peut jouer également le rôle d'une autorité morale et d'une mémoire pour le parti. Pour l'instant, le projet de modification du statut du parti ne fixe ni le nombre des membres de cette instance ni les missions qui pourraient lui être assignées. L'idée doit d'abord être approuvée par le prochain congrès pour être mise en application. Certains observateurs pensent que le PPS adopterait le modèle du Mouvement populaire. Qu'en dites-vous? Nous voulons mettre en place un modèle qui soit propre au PPS. En fait, le seul parti qui a mis en place une telle instance, c'est le parti de l'Istiqlal. D'ailleurs, il y a eu des circonstances spéciales qui ont prévalu à la mise en place d'une instance de présidence au sein du MP. Il s'agit de la scission puis le rassemblement de la famille Harakie (fusion du MP, le MNP et l'UD en 2006) qui a nécessité la mise en place d'une instance pour Mahjoubi Aherdane et une autre pour Mohand Laenser. Pour le PPS, ce n'est pas le même contexte. En effet, nous ne voulons pas mettre en place une instance de tutelle sur le parti. Ce que nous voulons c'est que la direction du parti soit responsable. En perspective du prochain congrès du PPS, pourra-t-on assister à une guerre de succession au PPS ? Pas du tout. Il n'y a nullement de guerre de succession à Ismaïl Alaoui. Tout d'abord, M. Alaoui n'a pas manifesté sa volonté de se retirer. Et supposons même que M. Alaoui manifestera son désir de se retirer de la direction du parti, il n'y aura pas de guerre, même s'il y a multiplicité de prétendants. Les observateurs qui avancent cela doivent comprendre que le PPS a ses propres méthodes de fonctionnement . Quelle que soit la personne qui sera désignée pour assurer le poste de secrétaire général, nous refusons le modèle présidentiel. Nous optons pour la présidence collégiale du parti.