Nissan a annoncé hier la suspension de sa participation dans le projet d'usine commune avec son partenaire français Renault dans la zone franche de Meloussa. Renault fera finalement cavalier seul à Tanger. Nissan a annoncé, hier lundi 9 février, la suspension de sa participation dans le projet d'usine commune avec son partenaire français Renault dans la zone franche de Meloussa. «Nissan va suspendre sa participation dans le projet industriel près de Tanger, que Renault poursuivra seul», a déclaré, lors d'une conférence de presse, le P-DG des deux groupes, Carlos Ghosn. Des propos rassurants de la part de ce patron qui s'est forgé une réputation de «Cost killer» (réducteur de coûts). Le Maroc mise sur ce projet qui permettra la création de 6.000 emplois directs et près de 30.000 autres indirects. En principe, cette future usine Renault-Nissan devait être mise en service en 2010. Sa capacité de production prévue est de 200.000 véhicules par an, devant être portée à 400.000 en 2013. Aujourd'hui avec le retrait de Nissan et la crise qui frappe de plein fouet le secteur automobile, Renault a dû revoir ses objectifs. En janvier dernier, la responsable de la communication commerciale du constructeur français au Maroc a annoncé que la sortie de la première Renault construite dans cette usine «pourrait être repoussée de quelques mois». Ce constructeur bénéficiera d'un nouveau plan de soutien élaboré par le gouvernement français. Hier après-midi, Nicolas Sarkozy devait recevoir les acteurs de la filière automobile pour «évoquer les mesures de soutien face à la crise». En effet, l'Elysée s'apprêterait à annoncer une enveloppe de 6 milliards d'euros divisés à parité entre les deux firmes françaises Renault et PSA. Selon Les Echos, la somme sera prêtée sur cinq ans, et sera assortie de contreparties, telles qu'un frein aux délocalisations, et la modération des dividendes. Pour sa part, Le Figaro a précisé que les constructeurs devront s'engager à ne pas annoncer de plan de licenciements pendant la durée du prêt. Les taux proposés seraient d'environ 6 à 7%, contre des taux de 11% et 12 % pratiqués actuellement par les banques. Ces montants correspondent à la fourchette haute de l'engagement financier promis par le Premier ministre François Fillon, qui avait évoqué de «l'ordre de 5 ou 6 milliards d'euros» fin janvier lors de l'ouverture des états généraux de l'automobile Ce plan d'aide permettra donc à Renault de ne pas donner un coup de frein à ses projets, contrairement à Nissan qui réduira ses investissements de 21 % pour les ramener à 384 milliards de yens au cours de l'exercice 2008-2009. En pleine zone de turbulence, le constructeur automobile japonais a aussi annoncé également la suppression de 20.000 postes de travail entre avril 2009 et mars 2010. Le numéro trois japonais de l'automobile, détenu à 44% par Renault, a accusé une perte d'exploitation de près de 849 millions d'euros au titre du troisième trimestre de son exercice 2008-2009 pour lequel il anticipe d'ores et déjà une perte annuelle. Cette année, le marché mondial de l'automobile devrait se contracter de 13,7%. Et ce, après avoir déjà plongé de 9% en 2008 sous l'effet de la crise financière internationale. Ainsi, les ventes mondiales vont tomber à 55 millions de véhicules en 2009 contre 63 millions en 2008 et 69 millions en 2007.