Les services de sécurité ont arrêté sept salafistes ayant bénéficié de mesures de grâce royale. Ces derniers auraient entretenu des liens avec Abdelfettah Raydi, le kamikaze qui s'est fait exploser, dimanche soir, à Sidi Moumen. Les services de sécurité, dans le cadre des investigations menées suite à l'attentat de dimanche soir, ont procédé à l'arrestation d'au moins sept personnes qui auraient entretenu des relations avec Abdelfettah Raydi, le kamikaze qui s'est fait exploser dans le cybercafé du quartier "Al Adarissa". Selon des sources informées, Abdellatif Amrine, kamikaze réserviste en mai 2003, figure parmi les sept individus arrêtés dans la nuit de lundi à mardi. Abdellatif Amrine fait partie des 164 détenus salafistes graciés en novembre 2005 à l'occasion de l'Aïd El Fitr. Arrêté en juin 2003, il avait été jugé et condamné à 30 ans de prison ferme. Il avait été gracié par égard à son état de santé vu qu'il est atteint d'hémophilie. L'on apprend d'ailleurs que les six autres individus arrêtés dans divers quartiers de Casablanca sont des salafistes ayant purgé des peines de prison avant de bénéficier de mesures de grâce. Abdelfettah Raydi, lui, avait purgé cinq ans de prison à la date de novembre dernier quand il a quitté la prison de Mohammédia pour disparaître dans la nature. Agé de 23 ans, il est issu d'une famille nombreuse dont la majorité des membres résident actuellement à Douar Skouila à Casablanca. Le jeune Abdelfettah vivait mal le déchirement de sa famille et le divorce de ses parents. Entre sa mère résidant à Casablanca et un père vivant toujours à Mjedba, aux environs de Mohammédia, il a choisi une vie de paria depuis qu'il a quitté la prison. Avec un parcours scolaire des plus insignifiants, Abdelfettah Raydi a toujours été sans emploi et surtout sans domicile fixe, assurent des sources informées. C'est d'ailleurs pour ces raisons que Abdelfettah Raydi faisait l'objet de recherches par la police depuis plusieurs mois. Les enquêteurs s'attelent actuellement à remonter toute la filière pour retracer le parcours du kamikaze durant cette dernière période et le cheminement qui l'a amené à se faire exploser dans le cybercafé casablancais faute d'avoir reçu des instructions contraires pour viser d'autres cibles. Youssef Khouidri, lui, est âgé à peine de dix-huit ans et habitait le même quartier de Douar Skouila. Issu également d'une famille nombreuse, sa mère affirme que son entourage n'avait rien relevé d'"anormal" dans la conduite de son fils. Ce dernier, non scolarisé et également sans emploi, serait, à en croire sa mère, plutôt porté sur la petite délinquance. Les enquêteurs seront aussi amenés à définir les conditions dans lesquelles le kamikaze rescapé avait fait la connaissance de Abdelfettah Raydi et surtout dévoiler les commanditaires des actes planifiés dans la nuit de dimanche dernier. En attendant, des mesures de sécurité supplémentaires ont été décidées à Casablanca à travers notamment le renforcement des patrouilles et de la présence policières à travers la métropole. Le kamikaze rescapé ainsi que les trois victimes de l'attentat de dimanche dernier reçoivent toujours des soins dans des hôpitaux de Casablanca où ils avaient été admis pour diverses et graves blessures. Abdelfettah Raydi et Youssef Khouidri s'étaient dirigés vers le cybercafé du quartier "Al Adarissa" pour recevoir les dernières instructions concernant des attentats qui devaient être perpétrés à Casablanca. L'altercation avec le responsable des lieux avait poussé le plus âgé des kamikazes à actionner sa charge explosive au moment où le deuxième avait pris la fuite avant d'être arrêté par la police à Sidi Othmane.