Le SG de l'ONDH réunit les journalistes autour d'un atelier à Rabat Le dernier rapport du programme des Nations unies pour le développement (Pnud), consacré au développement humain et qui met le Maroc dans des rangs inférieurs, ne peut passer inaperçu pour le secrétaire général de l'Observatoire national du développement humain (Ondh), El Hassan El Mansouri. «Ce rapport nous interpelle tous sur le classement du Maroc», précise-t-il, lors d'un atelier de formation aux médias organisé par sa structure vendredi à Rabat. Un événement lors duquel il met l'accent sur les réalisations de cet Observatoire. Culture de l'évaluation Pour lui, l'Ondh a réalisé des acquis en une dizaine d'années. «L'évaluation n'était pas connue au Maroc», souligne M. El Mansouri dont la structure a monté une équipe d'évaluateurs et a contribué à l'ancrage de cette culture. Le secrétaire général indique, de surcroît, que 3 masters sont dédiés à l'évaluation dont un est déjà créé à Meknès et un autre est en cours à Oujda. Il s'exprime également sur les confusions ayant émergé, à un moment, entre l'observatoire et l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH). «Il y avait même des résistances lorsque nous touchions à certains dossiers», martèle le responsable. Il rappelle que la première évaluation que sa structure a faite concerne l'INDH. «Nous avons attiré l'attention sur le ciblage», ajoute-t-il dans ce sens. De plus, l'Ondh, qui s'est aussi penché sur le Ramed, a étudié, en 2013, l'impact de cette initiative et le changement qu'elle a opéré sur la population bénéficiaire. Ces travaux sont corroborés dans des rapports que l'observatoire passe au crible. 6 mois de relecture des rapports M. El Mansouri, dont l'établissement qu'il chapeaute est indépendant, indique de surcroît que «la relecture des rapports se fait en 6 mois». Le SG avance, par l'occasion, des chiffres alarmants. Il précise ainsi que les NEET (Neither in employment nor in education or training) ont, selon un suivi fait par l'observatoire de 2012 à 2019, atteint 30% de la population, soit 2 millions de jeunes au Maroc. Ils sont âgés de 15 à 24 ans. «La transition démographique est rapide. Elle s'est faite en 40 ans. L'âge d'or démographique est en cours au Maroc». Pour détecter cette population, entre autres, l'Ondh a sa propre méthode. «Nous avons un système d'information géographique. Nous avons préparé ce système qui nous donne une idée sur les disparités spatiales», détaille-t-il. Le tout en nommant les zones marquées par ces disparités. 3 régions souffrent d'un grand retard Il s'agit de Marrakech-Safi, Drâa-Tafilalet et Beni Mellal- Khénifra. «L'élite a besoin de programmes pour rester dans sa zone», commente-t-il. L'intervenant, qui indique que sa structure collecte des données pour les indicateurs de développement humain dans chaque commune, s'exprime largement sur les chiffres de son établissement. «Nos données sont fiables et récentes. Nous les communiquons comme elles sont. Elles reflètent notre réalité», ajoute-t-il en précisant que l'éducation et le revenu font notre recul. Comme il le clarifie, la demande des habitants et la pauvreté subjective (50% dans le pays et 54% dans le rural) augmentent au Maroc. L'intervenant ne manque pas d'expliquer la méthodologie entreprise par l'Ondh pour faire des statistiques. «On fait des comparaisons quand on fait une analyse transversale», lance-t-il. D'après, lui, il n'existe pas de contradictions entre les données de l'Observatoire et celles du Haut commissariat au Plan (HCP), qui est également une source pour l'Ondh. «Quand on fait une analyse dynamique, la seule source, c'est l'observatoire», tranche-t-il en précisant que les enquêtes de l'Ondh consistent en le suivi d'un échantillon de ménages sur une longue durée. «Il y a des ménages qui nous coûtent 5.000 DH», poursuit-il en évoquant l'enquête Panel que fait l'Observatoire sur la base de 550 questions.