Portrait. Spécialiste de l'hydraulique, ingénieur de formation, Abdelkébir Zahoud, un enfant du terroir, du plateau des phosphates, est en charge du département de l'eau. Une charge dont il est fier. L'allure sportive. La démarche très décontractée. Le trac du premier contact avec le public était perceptible, mais le secrétaire d'Etat à l'Eau n'a pas démérité, face à des journalistes prompts à épingler tout langage dépassé et à répliquer à toute réponse non convaincante. D'autant plus que le moment était grave : le bilan des inondations et de l'incendie à la Samir. Une remarque qui fait le tour : Abdelkébir Zahoud connaît son sujet - les crues et les retenues des barrages - et maîtrise son domaine d'intervention, l'eau et sa gestion. Et pour cause. Ce natif, il y a quarante et un ans, de Oled Azzouz, à quelques encablures de Oued Zem, où il a poursuivi ses études primaires et collégiales, a eu son baccalauréat technique en 1981 au lycée Al Khawarizmy à Casablanca. Il n'en fallait pas plus pour ce jeune bachelier pour intégrer l'Ecole Hassania des ingénieurs d'où il est sorti major de sa promotion en 1987. Son diplôme d'ingénieur en poche, il rejoint la direction générale de l'hydraulique, où il était jusqu'en 1991, responsable du service organisation et méthodes. Sa passion pour l'eau trouve toute son ampleur et cette relation d'amour avec cette denrée rare n'est plus que ravivée chaque jour davantage. En 1989, M. Zahoud a suivi un cycle de formation sur la planification nationale et management des projets, au prestigieux Atlanta Management Institue. Raison de plus de s'accrocher à ses projets dans l'hydraulique avec le style d'un responsable très attaché au terroir et le management propre aux dirigeants se basant sur des objectifs à atteindre et des moyens à mobiliser pour ce faire. M. Zahoud a travaillé sur des projets grandioses, notamment le suivi de réalisation des grands chantiers de barrages au Maroc, et a réalisé une étude de référence sur le thème Post évaluation économique et sociale de la politique des barrages collinaires. Il a été, de 1991 à 1994, secrétaire général de l'Ecole Hassania, avant d'être nommé directeur provincial de l'Equipement à Larache. Huit ans de service public, le temps réglementaire si l'on ose dire, et M. Zahoud rejoint le secteur privé pour donner la pleine mesure de ses talents de spécialiste de l'hydraulique. Il est directeur d'une société privée de 1995 jusqu'en 2002… Ce n'est pas tout pour pouvoir aspirer à un poste de ministre. C'est sûr et M. Zahoud, qui voit toujours grand, n'est pas non plus un néophyte en politique. Il est istiqlalien depuis 1977, secrétaire de la section de Ouled Azzouz et secrétaire provincial à Khouribga. En plus de son parcours partisan et associatif, il a été élu député de la circonscription de Oued Zem de 2000 à 2002. Actif dans le domaine associatif et à caractère professionnel, M. Zahoud, qui est membre du bureau national du comité marocain des grands barrages, membre également de l'association marocaine de l'eau potable et de l'assainissement et président de l'association marocaine des entreprises de forage, n'a pas à apprendre son métier. Il est bien en mesure de remplir sa mission à la tête d'un département qui a la lourde charge de bien gérer une denrée aussi bien stratégique que victime des aléas climatiques, l'eau. Ce bon père de famille, avec trois enfants à sa charge, garde malgré tout son aspect de toujours jeune, prêt à apprendre et à cumuler du savoir et de l'expérience. Son engagement politique ne l'a pas handicapé. Un véritable technocrate politique. Le profil idéal pour assurer une mission pas de tout repos.