Après l'échec de son premier plan, le gouvernement Jettou a mis en place un nouveau programme qu'il veut séduisant destiné à encourager de départs volontaires à la retraite dans la fonction publique. ALM : En quoi consiste au juste le nouveau programme de départ volontaire de la fonction publique ? Mohamed Boussaid : Il s'agit d'une opération qui vise à inciter les fonctionnaires à opter pour le départ volontaire à la retraite moyennant une compensation forte. L'objectif est d'offrir la possibilité et les moyens à ceux qui désirent partir pour se recycler dans le privé. L'administration peut ainsi gérer ses effectifs et se rajeunir afin de devenir plus performante. L'Etat pourra également mieux gérer ses recrutements futurs et faire des choix qui répondent à des besoins spécifiques. Il faut rappeler ici que la réduction du nombre des fonctionnaires n'est pas un objectif en soi mais plutôt une résultante d'un processus plus large. Globalement, ce programme repose sur le volontariat. Ce qui veut dire que l'administration ne pousse personne à partir de même que l'administration garde toujours son mot à dire et qu'elle peut refuser une demande si elle le juge utile. L'opération est ensuite limitée dans le temps. Elle se fera en une seule fois et restera ouverte les six premiers mois de l'année 2005. Enfin elle est unique. Car il n'y aura pas d'autres opération dans ce sens. Une première opération similaire a connu un échec patent. Qu'est-ce qui distingue justement cette nouvelle opération de la précédente ? Avec cette nouvelle formule, le départ volontaire à la retraite sera ouvert à tout le monde, et à toutes les échelles. Il n'y a pas de limitation pour prétendre à une retraite anticipée. Contrairement à la formule initiale où il était prévu d'étaler les départs volontaires sur plusieurs années, et avec un échéancier assez strict, la retraite anticipée dans l'administration sera réalisée, cette fois, en une seule opération et ouverte tout au long de l'année 2005. Concernant les conditions financières, le programme prévoit des indemnités d'un mois et demi de salaire par année de travail, avec un plafond de 36 mois défiscalisé. Il s'agit bien d'une opération où tout le monde trouve son compte : l'objectif n'est pas de réduire le nombre de fonctionnaires et donc le poids de la masse salariale dans la fonction publique, mais de développer l'emploi, et ce à deux niveaux. Parallèlement, les fonctionnaires qui optent pour le départ auront une pension de retraite qu'ils percevront immédiatement après leur départ. Ce pactole pourrait leurservir moyen pour de monter leur propre affaire et créer ainsi des emplois. Quel est le coût prévisionnel de cette opération ? L'enveloppe financière qui va être affecté à ce programme n'est pas encore déterminée avec précision. Sachant que c'est une opération qui repose sur le volontariat, et que, par conséquent, nous ne connaissons pas exactement le nombre de personnes qui choisiront de partir. Et donc, on ne peut pas prévoir avec précision le coût de l'opération. Techniquement, on va servir les gens au fur et à mesure, et je ne vous cache pas que nous nous attendons à une forte demande sur ce programme, vu les avantages et les atouts qu'il présente. Il faut souligner le fait que les, postulants à ce programme ont besoin de l'accord de leur ministère. L'administration se réserve le droit de refuser les départs qui peuvent porter préjudice à la bonne marche de l'Etat. Mon sentiment repose également sur les conclusions des différents sondages qu'on a effectués auprès des fonctionnaires, où il en ressort que la demande est grande. Je reste optimiste quant au succès que devrait rencontrer cette opération.