Après trois jours vécus dans une formidable ambiance de fête, le rideau est tombé lundi soir sur la 11ème édition du festival national d'Ahidouss organisé du 02 au 04 juillet 2011 à la commune rurale de Ain Leuh (province d'Ifrane). Un festival dont l'aura va crescendo et un rendez-vous incontournable pour les fondus des arts populaires amazighs. Il est des coïncidences fort frappantes. Celle de la tenue du festival d'Ahidouss, un jour après le vote massif en faveur de la nouvelle constitution qui a officialisé la langue amazighe, avait en plus cette charge symbolique qui a conduit, au pays des Imazighen, à un sursaut collectif joyeux. Ajouté à cela le patronage Royal accordé cette année à ce festival, il faut dire que cette 11ème édition, a été celle des bonnes nouvelles. Intervenant à l'ouverture de ce festival, Bensalem Himmich, le ministre marocain de la culture, s'est dit «réjoui de l'évolution démocratique» que nous vivons aujourd'hui au Maroc». Notre pays, dit-il, «a réussi une réconciliation exemplaire avec son identité», qui va, «renforcer la dynamique culturelle nationale» et dont «les festivals, à l'image de celui Ahidouss contribueront à la mise en valeur du patrimoine pluriel marocain», soutient-il. Avis partagé par Hammou Ouhelli, président de l'Association Taymat, chef d'orchestre de ce festival, qui rappellera à l'occasion que «le festival de Ain Leuh est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable pour la découverte les milles et une facette des arts populaires amazighs». Pour cette 11ème édition, l'association Taymat organisatrice de festival avec le concours précieux du ministère de la culture et de la commune rurale de Ain Leuh, n'a pas fait les choses à moitié. Dopés par dix années d'expériences, les organisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens et n'ont rien laissé au hasard. Coté art en effet, pas moins de 40 troupes d'Ahidous venus des différents coins du Maroc et qui ont réussi à passer le filtre du concours sélectif organisé un mois auparavant, se sont vus ainsi projetés au devant la scène et se mouvoir sur l'estrade principale dressée au milieu de belles yeuses vertes dans un cadre naturel féerique. Toujours plus festif Durant trois jours, à l'occasion de chaque soirée artistique qui se sont déroulées dans une ambiance toujours plus festive, toujours plus joyeuse, l'affluence du public est énorme et les processions humaines sont interminables : on estime à plus de 50000 festivaliers qui ont visité le village de Ain Leuh qui en compte moins de 15000 âmes. Ce qui fait de ce festival, estiment de nombreux observateurs, un succès et une feria populaire inégalable dans l'Atlas et dont les férus se comptent par des centaines de milliers dont notamment des MRE venus spécialement de pays lointains pour y assister. «C'est une joie de vie qui s'exprime », souligne Mohamed Houat, président de la commune, qui ajoute pour les gens du cru le festival de Ain Leuh est devenu «un échappatoire» devant les maux qui gangrènent les zones en montagnes. Le festival de Ain Leuh a été marqué cette année aussi par le grand hommage rendu à un grand nombre d'artistes et poètes amazighs (Imadiazzen) dont les recueils et les répertoires jouissent d'une grande popularité dans les milieux amazighs.Voila un succès qui fait u du bien au public. Loin des impérieuses directions artistiques et des festivals «budgétivores», le festival d'Ahdidous remporte à chaque édition un succès sympathique car il est simple dans l'audace et le goût et onirique dans l'effet sur le spectateur. Au cours des hyménées, des fêtes nationales ou familiales…l'art d'Ahidouss, dansé ou chanté est une richesse artistique séculaire qui a toujours rythmé la vie des imazighens. Tant mieux car à Ain Leuh, on peut dire que tout le monde a été emporté par ses voix de l'Atlas et les chants de cette ambiance festive remarquable qui ont enfanté des moments agréables.